Une peine de 18 mois de prison a été requise à l’encontre d’un caricaturiste de presse pour un dessin non publié brocardant le président algérien Abdelaziz Bouteflika, hier devant le tribunal correctionnel d’Oran (ouest), a indiqué son avocat. Le verdict est attendu pour le 4 mars, a précisé son défenseur, Me Youcef Dilem.
Le parquet a également requis une amende de 30.000 dinars (300 euros environs) contre le caricaturiste du quotidien La Voie de l’Oranie, Djamel Ghanem, poursuivi pour « outrage au président de la République », a précisé Me Youcef Dilem à l’AFP. Selon l’avocat, le caricaturiste a été poursuivi en justice à la suite d’une plainte « de son propre employeur », en octobre 2013 pour un dessin devant paraître dans l’édition du 30 septembre 2013.
« Le dessin n’est jamais paru. C’est une première mondiale: un éditeur de presse qui dépose plainte contre un de ses employés pour outrage au président de la républiqué », a ajouté Me Dilem.
L’avocat a précisé que le dessin incriminé faisait allusion à un quatrième mandat du chef de l’Etat, affaibli par des ennuis de santé, qui n’a pas encore indiqué s’il se portera candidat à l’élection présidentielle du 17 avril.
A 76 ans, dont presque 15 ans au pouvoir, Bouteflika est fragilisé par un AVC, qui a nécessité son hospitalisation plus de 80 jours en France en 2013.