De nouveaux dispositifs se mettent en place en matière de sécurité après l’attaque terroriste de Tiguentourine. Les employés étrangers vont être emmenés directement par air jusqu’à la base. Mais l’exigence des compagnies de connaitre les dispositifs prévus dans le détail continuent de poser problème pour les autorités algériennes.
Des plateformes d’atterrissage pour petits avions sont en cours de réalisation pour transporter directement par air les employés des entreprises étrangères de l’aéroport de Hassi Messaoud vers la base gazière de Tiguentourine, rapporte El Khabar. Il s’agit d’une des réponses sécuritaires apportées par l’Algérie après l’attaque terroriste de janvier dernier contre la base. Cette attaque avait débuté par une attaque contre un bus qui transportait des employés de la base vers l’aéroport d’In Amenas.
C’est, indique le journal, l’une des premières mesures en réponse à une liste de conditions posées par Bristih Petroleum et Statoil pour le retour à la base de Tiguentourine. Citant une source au sein de la base gazière, le journal indique que les autorités veillent à accélérer la réalisation des plateformes avant le retour des deux compagnies qui pourrait avoir lieu en septembre prochain. La base gazière a été mise à l’arrêt durant trois semaines, du 22 juin au 8 juillet causant ainsi un manque à gagner à Sonatrach. Selon les sources citées, le complexe a repris ses activités il y a quelques jours avec un seul train de production qui ne dépasse pas 7 millions de m3 par jour seulement alors que sa production était de 30 millions m3/jour.
Des réparations sont en cours sur le deuxième train qui avait été mis en activité en urgence pour atténuer le recul de la production et des recettes. La base gazière de Tiguentourine représente 18% des exportations et les recettes sont estimées à 11 millions de dollars par jour. Les réparations en cours sur le deuxième train pourraient durer plusieurs semaines.
Pas d’accord
La source citée par le journal évoque un « entêtement » des entreprises étrangères à connaitre dans le détail les dispositifs sécuritaires décidées par les autorités algériennes, ce qui est considéré comme une atteinte à la souveraineté. Une réunion tenue le 3 juillet dernier à Hassi Messaoud entre BP, Statoil et Sonatrach, s’est terminée sans un accord. Les questions de sécurité sont devenues primordiales pour les entreprises étrangères activant en Algérie après l’attaque terroriste de janvier dernier. Le 21 juin dernier, Statoil a annoncé la création d’une une division sécurité à part, séparée des autres sphères d’activité de l’entreprise.
Une séparation affirmée afin que les considérations économiques n’interfèrent pas sur l’évaluation du risque sécuritaire et de la mise en place des dispositifs de protection. Un rapport sur l’enquête menée par Statoil sur l’attaque de Tiguentourine devrait être présenté au Conseil d’administration de l’entreprise à la mi-septembre avant d’être rendu public. ». Une équipe de Statoil est venue le 5 juin dernier à Tiguentourine pour mener une enquête sur les dispositifs de sécurité.
Le PDG du groupe norvégien, Helge Lund, a souligné que son entreprise enquêtait sur les évènements « avant, pendant et après l’incident afin d’améliorer davantage la sécurité, l’évaluation des risques et l’état de préparation des secours ». Cinq membres du personnel de Statoil faisaient partie des victimes de l’attaque terroriste de Tiguentourine. « Ce qui est arrivé en Algérie est brutal, du terrorisme international de la pire espèce. Cela a affecté des gens innocents de plusieurs nations et des victimes innocentes d’un certain nombre d’entreprises et de pays ont été soumises à une violence insensée. L’ensemble de Statoil est fortement affecté par l’attaque terroriste » avait-t-il déclaré.