Un Algérien a tenté de s’immoler par le feu aujourd’hui durant une petite manifestation contre le chômage devant le bâtiment du ministère du Travail à Alger.
L’homme, qui rejoignait un attroupement d’une trentaine de protestataires, s’est aspergé d’essence avec un jerrycan et a tenté d’y mettre le feu avec un briquet.
Un journaliste qui assistait à la scène s’est alors précipité sur lui pour le plaquer à terre avant qu’il ne puisse s’enflammer, rapporte un caméraman de Reuters.
Des policiers ont emmené l’homme à l’intérieur du ministère.
La révolution qui a chassé le président Zine ben Ali du pouvoir le 14 janvier en Tunisie voisine avait été déclenché par l’immolation d’un jeune chômeur diplômé réduit à la condition de marchand de légumes ambulant.
Depuis, nombre d’immolations ou tentatives d’immolation par le feu ont été recensées à travers le monde arabe, y compris plusieurs en Algérie-même.
Selon les chiffres officiels, le taux de chômage en Algérie se situe autour de 10%, mais il atteindrait le double parmi la jeunesse, majoritaire dans la population.
« Que font ces gens au pouvoir? Ils n’ont plus droit d’être là », s’est indigné Abdou Bendjoudi, un des organisateurs de la manifestation de dimanche.
« Si le gouvernement ne fait rien, la catastrophe se rapprochera. Ce qui est arrivé en Egypte et en Tunisie risque d’arriver ici », a-t-il prédit.
Une coalition de partis politiques d’opposition, de syndicats et d’associations appellent à un rassemblement contre le pouvoir du président Abdelaziz Bouteflika le 12 février à Alger, malgré l’interdiction de manifester dans la capitale.