Le président Abdelaziz Bouteflika a reçu hier, pour un entretien en tête à tête, son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président du panel de l’Union africaine sur la Libye.
De cette rencontre, le président mauritanien soulignera la détermination de l’Union africaine (UA) pour parvenir à un cessez-le-feu en Libye en vue de «préserver l’intérêt suprême du peuple libyen et lui permettre de sortir d’une situation dramatique».En outre, Mohamed Ould Abdel Aziz précisera que la visite de la délégation africaine à Alger «s’inscrit dans le cadre de l’échange de points de vue sur la crise en Libye». Et d’ajouter : «Nous sommes attachés à la feuille de route proposée par le Conseil africain de paix et de sécurité pour le règlement de la crise».
Par ailleurs, l’Union africaine a exhorté, hier à Addis-Abeba, les rebelles libyens à «pleinement coopérer» suite à leur rejet du cessez-le-feu proposé par l’organisation. A ce sujet, le chef du Conseil national de transition (CNT) indiquera que «l’initiative qui a été présentée aujourd’hui est dépassée», estimant que «le peuple réclame le départ de Mouammar Kaddafi et de ses fils». Ainsi, Moustapha Abdeljalil soutiendra que «toute initiative ne tenant pas compte de cette demande n’est pas digne de considération». Cette condition à laquelle la rébellion semble tenir plus que tout autre chose, Seif El-Islam, fils de Mouammar Kaddafi, a prévenu que «parler du départ» de son père était «vraiment ridicule», même s’il a concédé que le pays avait besoin de «sang neuf», lors d’une interview accordée ce week-end à la télévision française BFMTV et diffusée avant-hier.
La France : «Le rôle de l’Otan est insuffisant»
Pour sa part, Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères, estime que «le rôle de l’Otan est insuffisant». Interviewé hier sur France Info, Alain Juppé a déclaré que l’Otan ne joue pas suffisamment son rôle en Libye et devrait notamment détruire les armes lourdes des forces pro-Kaddafi qui bombardent la ville de Misrata, dans l’Ouest. Quant à Gérard Longuet, ministre de la Défense français, répondant hier sur la radio française Europe 1 à la question de savoir si la rébellion armée contre le colonel Mouammar Kaddafi, entamée mi-février, allait durer plus longtemps, il estimera qu’a son avis la résolution de la crise en Libye «ça peut aller vite maintenant». Rappelant que la France est à l’origine de l’intervention internationale en Libye, dans le cadre de la résolution 1973 de l’ONU, pour protéger les populations civiles en utilisant la force pour détruire les armements du pouvoir en place. En outre, le ministre de la Défense déplorera à l’Assemblée nationale française que Paris et Londres supportent «l’essentiel» de l’effort de la coalition internationale pour faire appliquer la résolution 1973 de l’ONU en Libye.
Les forces gouvernementales affrontent les rebelles à Brega
Les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kaddafi et les rebelles sont actuellement enfermés dans des affrontements à la périphérie de Brega, une ville pétrolière de l’Est du pays, selon la chaîne de télévision Al-Arabiya dans un flash écrit d’informations, citant un des témoins oculaires. Par ailleurs, des avions de l’Otan ont mené avant-hier des raids aériens à l’entrée de la ville de Kekla, dans la région d’Al-Jabal Al-Gharbi, au sud-ouest de Tripoli, aux mains de la rébellion, tuant des policiers et des civils, a rapporté hier la télévision libyenne.
Par Lynda N. Bourebrab