Beaucoup d’Algériens ne vont visiblement pas se contenter de sauter le jeudi, après les deux jours chômés et payés de cette fête religieuse, mais vont carrément terminer la semaine!
Au revoir Ramadhan, au revoir foule! Durant les fêtes de l’Aïd, la capitale s’est vidée de son monde. Preuve en est, il y a moins de circulation, les embouteillages ont littéralement disparu et les seuls bruits que l’on entend sont ceux des moteurs, et des sirènes des ambulances (plutôt rares).
Les chaussées si serrées d’ordinaire, semblent du coup avoir gagné en espace. Les rues ne grouillent donc plus de monde. Les commerces ramadahnesques, kheimate et autres endroits où les Algérois passaient leurs sahrate, ont baissé rideau.
Une situation qui contraste clairement avec l’ambiance du mois de Ramadhan où la circulation était dense, les routes pleines et les commerces tournaient à plein régime. On ne se croirait plus dans les mêmes endroits qu’il y a quelques jours.
Et pour cause, la plupart des habitants de la capitale ont pris le départ durant le week-end pour passer les fêtes de l’Aïd dans leurs villes et villages natals et où subsistent de nombreuses attaches familiales. A moins de deux jours de l’Aïd, un rush énorme régnait dans les gares routières et ferroviaires de la capitale.
Les guichetiers travaillaient comme des robots, enregistrant les itinéraires et encaissant leur dû.
Les passagers, de leur côté, réservaient leur place et attendaient avant d’embarquer. Force donc est de constater que les Algériens ont décidé de faire le grand pont de l’Aïd.
Beaucoup d’entre eux, ne vont visiblement pas se contenter des deux jours chômés et payés de l’Aïd, mais vont carrément terminer la semaine en «zappant» le mercredi et le jeudi! C’est le cas de Hafid que l’on a rencontré, la veille de cette fête religieuse en compagnie de sa petite famille à la gare routière du Caroubier.
Originaire de Mila, il avoue s’être entendu avec son collègue pour qu’il fasse le pointage à sa place mercredi et jeudi. «On se couvre mutuellement. A mon retour, je lui rendrai la pareille…», témoigne ce fonctionnaire, dont la productivité semble être le dernier de ses soucis. Et il n’est pas le seul dans ce cas.
D’ailleurs, le mois de Ramadhan l’illustre parfaitement, en étant synonyme de paresse et de relâchement de l’activité à tous les niveaux. A ce rythme donc, on imagine déjà de quoi seront faits les prochains jours!
Le début de ce grand pont de l’Aïd laisse penser que la «tradition» va être respectée après cette fête. C’est-à-dire une capitale qui a du mal à émerger avec des rues restées désertes et sales. Mais surtout des permanences de commerces non respectées, des magasins fermés et des citoyens désemparés… A bon entendeur, saha Aïdkoum.