Les sujets de frictions se multiplient entre Alger et Paris. Les deux capitales entretiennent depuis plusieurs années des relations difficiles à cause notamment des questions liées à la mémoire, la circulation des personnes et le Sahara occidental.
Cette année, de nouveaux sujets de désaccord ont fait leur apparition. Coté algérien, la relance en France de la polémique sur une implication de l’armée algérienne dans la mort des sept moines de Tibhirine en 1996 a été vécue comme une provocation. Coté français, les récentes mesures prises en Algérie dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 ont été mal accueillies. Elles menacent l’activité du port de Marseille et de plusieurs entreprises françaises travaillant avec l’Algérie.
Mais les critiques sur la LFC 2009, formulées notamment par les élus de Marseille et le secrétaire d’Etat français chargé du commerce, Hervé Novelli, agacent le gouvernement algérien. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a appelé, mercredi 21 octobre, les étrangers à respecter les lois algériennes.
« Certains pays n’ont pas réussi à établir des relations économiques privilégiées avec l’Algérie à cause de leur attitude négative dans leur manière de traiter avec l’Algérie ou leur tentative d’ingérence dans les affaires internes en demandant l’annulation ou l’amendement d’une loi qui ne sert pas les intérêts de leurs opérateurs », a déclaré M. Djaâboub, en allusion à la position française.
Les deux pays pourraient avoir beaucoup de mal à trouver un terrain d’entente. Le différend entre les deux capitales est plus profond que les mesures de la LFC 2009 : Alger reproche en effet aux groupes français d’investir dans les pays voisins, la Tunisie et le Maroc et de vendre en Algérie, notamment dans l’automobile, l’agroalimentaire et le médicament. « Les groupes français vendent davantage leurs produits en Algérie, mais préfèrent investir dans les pays voisins, comme l’a fait Renault et certains groupes pharmaceutiques. En plus, ces groupes se permettent de critiques les mesures algériennes visant à protéger notre économie et à réduire la facture d’importation », affirme à TSA un haut responsable algérien.
Pour obliger les groupes étrangers à investir dans le pays, le gouvernement a pris depuis fin 2008 une série de mesures visant à réduire les importations et le transfert des devises vers l’étranger. Désormais, l’Algérie exige des contreparties en matière de transfert de technologie à l’ouverture de son marché aux produits étrangers.
Par Ali Idir