Alger renforce le déploiement de soldats dans le sud du pays

Alger renforce le déploiement de soldats dans le sud du pays

Après l’attentat kamikaze qui a visé vendredi le commandement de la gendarmerie de Ouargla dans le sud, l’Algérie envoie 3 000 hommes en renfort à la frontière avec le Mali. La crise malienne déborde sur le pays.

Alger, envoyé spécial Un véhicule Toyota tout terrain a tenté de forcer vendredi matin le périmètre de sécurité du siège du commandement régional de la gendarmerie algérienne à Ouargla, avant d’exploser. Et ce après que les gendarmes eurent tenté de l’arrêter en ouvrant le feu. Bilan : deux morts (l’auteur de l’attentat et un officier âgé de 27 ans) et trois militaires blessés. Chef-lieu d’une région abritant le siège de la quatrième région militaire et où se trouvent surtout les gisements pétroliers de Hassi Messaoud, Ouargla est pour la première fois la cible d’un acte terroriste. Celui-ci a été revendiqué par le Mouvement unicité et djihad de l’Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce groupe avait perpétré un attentat suicide à Tamanrasset en mars dernier (23 blessés) contre un poste militaire. Le Mujao accuse l’Algérie d’avoir poussé les rebelles touaregs du Mouvement de libération national de l’Azawed (MNLA) « à aller dans une guerre avec les moudjahidin perdue d’avance ».

Devant le risque grandissant que le conflit malien déborde en Algérie en cas d’intervention militaire de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) soutenue par la France, la frontière avec le Mali a été décrétée zone militaire par les autorités algériennes. Selon El Khabar, daté de dimanche, 3 000 soldats, des hélicoptères et des avions de combat ont été envoyés en renfort dès vendredi. Le transport par route de marchandises entre les deux pays a été suspendu. Les frontaliers doivent désormais être munis d’une autorisation délivrée par les autorités algériennes pour se rendre d’un pays à l’autre. La sécurité a été également renforcée autour des régions pétrolières et gazières.Avec ses alliés d’Ansar Eddine (islamiste) et le groupe Al-Moulathamoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, le Mujao, qui détient en otages sept diplomates algériens enlevés le 5 avril lors de la chute de Gao (Mali), contrôle aujourd’hui tout le Nord Mali après en avoir chassé le MNLA (Mouvement de libération de l’Azawed). Les trois organisations islamistes ont, par ailleurs, menacé de s’en prendre aux pays tentés d’intervenir au Mali.

Hassane Zerrouky