Le Maroc multiplie les provocations en direction de l’Algérie, dont les déclarations incendiaires du chef du parti Istiqlal demandant la restitution d’une partie du Sud-Ouest algérien et la condamnation du jeune sportif Khoualed à un an de prison ferme à Agadir dans une affaire qui pouvait se régler sans atteindre ce stade.
“Nous regrettons vivement la décision de la chambre criminelle de la cour d’appel d’Agadir qui vient de confirmer une peine aussi lourde à l’encontre du jeune compatriote Khoualed Islam, alors que les éléments du dossier et l’absence de constitution et de caractérisation des faits allégués laissaient escompter une relaxe”, a déclaré à l’APS le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, pour montrer le désappointement d’Alger dans cette affaire qui n’aurait jamais atteint de telles proportions, si les relations entre l’Algérie et le Maroc étaient normales. Il ne fait aucun doute que les autorités marocaines n’ont rien fait pour régler ce dossier dans un meilleur cadre, en cette période où le conflit du Sahara Occidental est revenu au-devant de la scène internationale à leur détriment, notamment au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a failli inclure la question des droits de l’Homme parmi les missions de la Minurso.
Affichant sans retenue son animosité vis-à-vis de l’Algérie, le Makhzen fait ressortir les dossiers qui fâchent, comme cette question des revendications territoriales marocaines sur une partie du Sud-Ouest algérien remise au goût du jour par le chef du parti Istiqlal, alors que le sujet a été réglé il y a une quarantaine d’années entre les deux parties. Également déçus par le refus d’Alger d’ouvrir les frontières, tant que tous les différends en suspens entre les deux pays, dont le dossier des terres spoliées des Algériens résidant au Maroc, ne sont pas discutés dans un cadre global, les responsables marocains ont opté pour les moyens de pression qu’ils ont sous la main, telle que cette affaire du jeune sportif Islam Khoualed. La décision de la chambre criminelle de la cour d’appel d’Agadir, qui a confirmé la condamnation du jeune athlète algérien à un an de prison ferme et 400 000 dirhams de dommages et intérêts, suscite le courroux d’Alger.
Devant cette manière de faire, les Algériens prennent leur mal en patience, comme l’indique cette déclaration du porte-parole du ministère des Affaires étrangères : “Nous sommes profondément déçus par ce jugement et nous avons instruit nos représentations diplomatique et consulaire d’examiner, en étroite coopération avec la défense, toutes les options possibles de libération du jeune Khoualed, allant de la demande de libération anticipée en conformité avec les règles de bonne conduite à la possibilité d’un pourvoi en cassation.” Amar Belani a également ajouté : “Dans l’intervalle, nous avons demandé à notre représentation diplomatique à Rabat d’entamer les démarches auprès des autorités marocaines compétentes pour demander le transfert de notre ressortissant vers la ville de Casablanca, afin qu’il puisse être dans la proximité immédiate et sous la protection de notre consulat général établi dans cette ville.” Pour rappel, le jeune rameur Khoualed (15 ans), qui prenait part à un entraînement à Agadir avec l’équipe nationale de voile, est détenu depuis le 11 février.
Il est accusé par la justice marocaine d’“atteinte à la pudeur contre un mineur”, sur un jeune sportif marocain, dont le père est officier supérieur au sein des forces armées royales marocaines.
M T