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Le 17e Salon international du livre d’Alger se tient jusqu’au samedi 29. Un paradis pour des centaines de milliers d’Algériens venus parfois de très loin, qui trouvent dans cette grande foire de quoi satisfaire leur boulimie de livres religieux, de romans made in Algeria, de témoignages historiques et d’essais plus ou moins subversifs.
« Je suis le fils d’un grand résistant, qui a participé au 1er novembre 1954. Arrêté par les hommes de Bigeard, il fut ensuite torturé. Nous n’avons jamais récupéré son corps. Alors je me suis demandé ce qu’un jour, je pourrais bien dire à ses bourreaux ? ». Rencontre insolite avec Ismaël-Sélim Khaznadar, un universitaire de Constantine qui a sollicité plusieurs intellectuels algériens et français (Hélé Béji, Michèle Bompard-Porte, Olivier Le Cour Grandmaison, Hassan Remaoun…) pour évoquer les différents aspects de la repentance. Résultat : un ouvrage collectif publié chez Barzakh. « La repentance est quelque chose d’inutile. Si la France officielle se repend auprès de l’Algérie officielle, sera-t-on plus avancé ? Je ne crois pas, explique-t-il. Il y aura une extinction symbolique de l’offense, bien sûr. Mais il serait plus constructif de chercher à élucider les causes du mal. D’une certaine manière, on se préparerait à empêcher que cela ne survienne à nouveau. Pourquoi l’analyse du fascisme et du nazisme est-elle si importante aujourd’hui ? Pour éviter que ce mélange infâme ne réinvestisse l’histoire »