L’Algérie n’abritera pas la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de football de janvier 2013 comme le voulait tant Mohamed Raouraoua. C’est ce qu’a décidé le gouvernement à l’issue de sa réunion, samedi dernier.
Ahmed Ouyahia, qui avait convoqué le gouvernement pour l’examen des projets de loi sur les associations et sur l’information, avait préalablement chargé le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, de préparer un exposé détaillé sur une éventuelle candidature de l’Algérie à l’organisation de cette joute continentale. «La communication présentée par Djiar était très longue et était suivie d’un très long débat qui avait largement débordé des délais initialement retenus pour la question», nous apprend une source proche du gouvernement.
«Djiar a longuement expliqué qu’en l’état actuel des choses, notamment eu égard aux retards accumulés dans la réalisation des sept nouveaux grands stades d’Alger (deux sites), d’Oran, de Constantine de Tizi Ouzou, Sétif et Mostaganem, il était préférable de faire l’impasse sur cette CAN 2013. Pour le ministre, l’image du pays recommande de bien préparer ce genre de manifestation et l’on ne peut se permettre de faire moins bien que les autres.» Un argument qui a convaincu bon nombre de ministres tandis que certains soutenaient que l’on pouvait bien organiser cette coupe d’Afrique, qui sera bénéfique à bien des égards. «Pour les partisans de la candidature de l’Algérie, notre pays avait bel et bien réussi à organiser une belle coupe d’Afrique en 1990 avec seulement deux stades : le 5-Juillet à Alger et le 19-Mai de Annaba». Selon notre source, et alors que le débat commençait à s’engluer dans des considérations techniques, Ouyahia était intervenu et avait recentré les choses : «Le Premier ministre fera remarquer que l’Algérie est tout à fait en mesure d’organiser, et comme il se doit, une manifestation sportive, fût-elle la coupe d’Afrique des nations. Seulement, la question est ailleurs !». «Je vous ferai remarquer que la CAN 2013 est, jusqu’à preuve du contraire, prévue en Libye et que ce pays n’a officiellement pas renoncé à son organisation », assène Ouyahia qui, du reste, est un diplomate de carrière.
«Déposer la candidature de l’Algérie dans ces conditions serait un geste inamical envers ce pays frère. De même que cela serait interprété comme une immixtion dans la crise libyenne», argumentera Ouyahia dont les arguments ont tété partagés par l’ensemble des membres du gouvernement. «Tous les intervenants après Ouyahia ont plaidé pour la noncandidature de l’Algérie pour l’organisation de cette CAN 2013.
Beaucoup ont même reproché au président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua dont c’était le projet et l’obsession malgré les réticences du ministre de tutelle, de privilégier ses propres intérêts dans cette histoire.» Il faut dire que le patron de la FAF a pesé de tout son poids pour tenter de convaincre les autorités d’approuver son projet. Quitte à le faire «sans» Djiar.
K. A.