Alger – Métro, panne, râles… et chuchotements

Alger – Métro, panne, râles… et chuchotements

Le métro d’Alger a connu ce mercredi matin une panne d’électricité qui l’a contraint à l’arrêt. Les voyageurs ont été obligés de chercher un moyen de transport de substitution. Notre journaliste se trouvait dans une rame au niveau de la station du Hamma au moment de la panne. Il en fait le récit.

A 11h12, au niveau de la station du Hamma, le métro ferme ses portes et s’apprête à repartir. Les voyageurs entendent un « psschiiit » puis la voiture s’arrête. On entend le silence. Les voyageurs se regardent sans comprendre. Ils attendent… Une voix se fait entendre. « Pour des raisons techniques, nous sommes retenus. Nous allons redémarrer dans quelques instants ». Certains ont déjà vu ça… Mais rapidement les « quelques instants » commencent à s’allonger. Un voyageur, pressé, se lève déjà. « On n’a pas pris le métro pour arriver comme dans un bus ». Premier râle de voyageur déjà habitué à la ponctualité, inestimable, du métro d’Alger. Après de longues minutes d’attente, une voix féminine dans le microphone s’adresse aux employés du métro : « il y a un problème dans la ligne à haute tension, il faut évacuer les voyageurs ». Les voyageurs ont compris. Ils descendent, sagement, et se mettent en position d’attente dehors. Les discussions commencent. Des employés du métro explique que cela « ne relève pas du métro, c’est un problème Sonelgaz ». L’entreprise nationale d’électricité n’est pas là pour se défendre, quelques incrédules prennent sa défense. « Ce n’est pas normal, c’est un métro flambant neuf, il doit avoir une alimentation sécurisée en électricité. On n’est pas devant une vieille installation ». Les employés du métro ont de la peine à expliquer les choses à des voyageurs qui sont restés calmes et souriant en général. Il y a enfin l’inévitable râleur qui hurle un peu plus fort et qui se transforme en tribun avec des propos déplacés glorifiant le « temps d’Alain ». Ses déclarations, hautement clamées, hérissent certains voyageurs et qui le remettent vertement à sa place. « Si Alain était resté, tu ne serais même pas là entrain de plastronner », lui fait-on remarquer.  Finalement, les agents du métro expliquent que le train ne repartira pas de sitôt. Ils invitent les voyageurs à faire cacheter leur ticket qui servira, une prochaine fois, pour un voyage. Les gens sortent sagement. Le défenseur « d’Alain » se faufile discrètement.  Dehors, il fait chaud.  Des policiers dissuadent ceux qui veulent descendre. « Il est en panne ». Une bonne partie des voyageurs remonte vers Belouizdad où les taxieurs étaient déjà au courant des ennuis du métro d’Alger. Les téléphones arabes de Djezzy, Nedjma et Mobilis, ont bien fonctionné.