Alger connaît une inquiétante réapparition des marchés anarchiques en dépit des mesures prises par les ministères du Commerce et de l’Intérieur pour éliminer ces espaces.
Il faut dire aussi que leur émergence demeure étroitement liée aux difficultés que rencontrent les jeunes pour l’obtention de locaux leur permettant d’exercer leur activité dans les normes.
Par-ci par-là, les vendeurs à la sauvette ont réussi à investir les trottoirs et les espaces publics d’où ils ont été chassés, durant la campagne d’élimination des marchés informels initiée en 2012, au grand dam des commerçants réguliers qui croyaient avoir été débarrassés de concurrents déloyaux. A Aïn Naâdja dans la commune de Gué de Constantine, Mohamed, propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter est «très contrarié» par le retour de ces vendeurs illégaux. A Bab-Ezzouar, les jeunes rencontrés dans divers points de ventes informels, avouent ne pas avoir le choix, puisque les espaces légaux promis tardent à voir le jour. En plus des anciens marchés anarchiques, de nouveaux ont fait leur apparition de façon progressive à travers les différentes communes de la wilaya d’Alger.
Ces nouveaux marchés anarchiques se sont installés dans différentes communes d’Alger notamment au niveau du site situé en face du marché couvert de la commune d’Aïn Taya, qui a été détourné par une trentaine de commerçants illégaux pour vendre différentes marchandises ainsi que celui de la cité Cosider dans la commune d’Alger-Plage qui accueille un nombre important de citoyens, ce qui encourage les vendeurs illégaux à s’y installer. Le chef du service de contrôle des marchés de la Direction du commerce de la wilaya d’Alger, Djaâti Mohamed Tahar, a indiqué que les services de la direction avaient enregistré le retour de 36 marchés parallèles sur un total de 127 éliminés depuis le lancement de l’opération d’éradication de ce type de marchés en 2012. 1 483 commerçants illégaux exercent dans ces espaces, a précisé M. Djaâti, soulignant que le retour de ces marchés était principalement dû au fait que ces vendeurs n’avaient pas bénéficié de locaux pour pouvoir exercer de façon légale.
«L’opération d’attribution de locaux commerciaux au profit des jeunes se poursuit toujours», a-t-il rappelé, soulignant qu’elle «est tributaire de la réception des locaux et des marchés en cours de réalisation à travers les différents communes de la wilaya». «La prise en charge de cette catégorie est une question de temps et elle pourra prochainement exercer dans un cadre légal», a-t-il dit. Dans ce contexte, M. Djaâti a révélé l’apparition de 24 nouveaux marchés anarchiques à Alger regroupant 807 commerçants illégaux.
R. L. / APS