Alger, marché Ali-Mellah,Les vendeurs montent au créneau

Alger, marché Ali-Mellah,Les vendeurs montent au créneau
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Le bazar Ali-Mellah est fermé depuis le début de l’opération de lutte contre l’informel. Jusqu’à quand ? S’interrogent les commerçants légaux.

Fermé pour des travaux de réhabilitation au lendemain de la campagne lancée pour l’éradication du marché informel, le marché Ali-Mellah à Sidi M’hamed (Alger), plus connu sous l’appellation de «grand bazar» n’a toujours pas rouvert ses portes.

Les commerçants activant de manière légale au niveau de ce marché montent au créneau. Ils exigent la réouverture de leurs magasins dans les plus brefs délais.

Les marchands légaux au nombre de 200, que regroupe ce marché, multiplient leurs rencontres et étudient la possibilité d’aller vers une action radicale. «Cela fait près d’un mois et demi que nos commerces sont fermés. Le plus grave, c’est que nous n’avons eu droit à aucune explication. Nous sommes obligés d’attendre, mais jusqu’à quand ?» s’ interroge l’un des marchands d’habillement rencontré hier lors d’un rassemblement – le énième – de ces marchands, qui partagent désormais le même souci. Ces vendeurs de prêt-à-porter se concertent sur la meilleure action à entreprendre afin de mettre la pression sur les responsables de la municipalité de Sidi M’hamed. Ces derniers ne semblent, selon eux, même pas se rendre compte de leur existence. «Personne n’est venu nous expliquer les raisons de ce retard et ils refusent de nous recevoir.

Les quelques échos qui nous sont parvenus évoquent une grosse redevance de Sonelgaz», a fait savoir un vendeur de vêtements pour enfants, qui ajoute : «Mais cela ne nous concerne pas. Nous nous sommes acquittés de toutes nos charges et nous en avons les preuves.» Et son voisin de renchérir : «Les travaux de rénovation sont terminés depuis longtemps, je ne vois pas pourquoi on nous fait attendre encore. D’ailleurs, de quels travaux de réhabilitation parle-t-on ? Ils ont passé un coup de pinceau, mais aucun changement notable n’a été apporté à la bâtisse. Après la pluie de dimanche, tous les magasins ont été inondés. Ils n’ont même pas pensé à installer des conduites pour l’évacuation des eaux pluviales.

Il ne faut pas croire au miracle». Ce groupe de commerçants estime qu’il est le seul à être pénalisé par cette opération : «Nous payons des locations qui vont jusqu’à 70 000,00 dinars par mois, en plus des salaires de nos employés ainsi que des différents frais nécessaires et toute notre marchandise de l’été n’a pas été écoulée.

Nous ne savons même pas si nous devons nous approvisionner pour l’hiver», dénonce un des plus anciens vendeurs du marché, qui ajoute sur un ton coléreux : «Ce marché nourrit plus de mille familles. Ils veulent fermer aussi ces foyers et nous envoyer au banditisme?» A noter que la réouverture des magasins était prévue pour le 16 septembre dernier avant d’être reportée au 19 du même mois, puis au 9 octobre, et enfin au 28. Ils craignent, cependant, que le retard ne se prolonge jusqu’après les élections locales, prévues le 29 novembre.

R.K