En ce début de la saison chaude, plusieurs localités du pays connaissent une crise de l’eau. A Alger par exemple, si le facteur naturel, étant le manque cruel en pluviométrie, est souvent évoqué, d’autres facteurs, notamment en matière de gestion, sont également à prendre en considération.
Selon des spĂ©cialistes, le retour de la crise de l’eau après vingt ans dans la capitale revient essentiellement Ă la gestion dĂ©ficiente du secteur et au gel des projets pendant plus de sept ans du fait de la politique d’austĂ©ritĂ© instaurĂ©e il y a quelques annĂ©es. Il s’agit Ă©galement de l’envasement des barrages (rĂ©sultat de dĂ©pĂ´ts de la boue).
Interrogé par le quotidien arabophone Echorouk, l’ingénieur et spécialiste en ressource en eau auprès du Forum économique algérien Hassane Karim, énumère les raisons derrière la crise de l’eau que traverse notamment Alger, dans sept principaux points. Pour lui, il s’agit d’une crise multidimensionnelle.
L’expert cite, en effet, « la mauvaise gestion, l’envasement des barrages dĂ» au manque d’entretien, le manque des prĂ©cipitations au cours de la pĂ©riode rĂ©cente, le gaspillage de l’eau, l’Ă©chec du lancement officiel de l’exploitation des eaux souterraines dans le dĂ©sert algĂ©rien, qui repose sur une richesse de cinq mille milliards de mètres cubes d’eau et l’absence de lancement de nouveaux projets de stations de dessalement ».
Le manque de pluviométrie n’est pas la principale cause
Selon l’intervenant, le manque de pluviométrie et la baisse des précipitations, actuellement évoqués par les responsables du secteur, n’est pas la principale cause de la crise de distribution de l’eau que connait Alger.
Cependant, « il y a effectivement de la sĂ©cheresse pendant la saison des prĂ©cipitations, d’autant que le pourcentage d’eau le plus Ă©levĂ© est censĂ© ĂŞtre enregistrĂ© pendant la saison hivernale », dĂ©clare Hassan Karim, ajoutant que « l’eau issue des prĂ©cipitations n’en profite pas aux barrages boueux, d’autant qu’une grande quantitĂ© de cette eau se dĂ©verse dans la mer ».
De plus, continue Hassane Karim, « l’agriculture draine 80 pour cent de l’eau de pluie, en raison du gaspillage et de la non-exploitation des dernières technologies en matière d’irrigation ».
L’intervenant a Ă©galement pointĂ© la non-construction des barrages dans des zones humides, la nĂ©gligence des moyens et mĂ©thodes scientifiques et technologiques pour la conservation de l’eau, le manque d’entretien pĂ©riodique des barrages et le gel des projets de ressources en eau pendant sept ans en raison de l’austĂ©ritĂ©.
L’expert en ressources en eau a Ă©galement citĂ© le timing du retrait de la sociĂ©tĂ© française « Seeal » du marchĂ© algĂ©rien, après la fin de son contrat avec la partie algĂ©rienne. « Cela n’est pas du tout appropriĂ© », selon lui, notamment en cette pĂ©riode d’étĂ© oĂą la demande en la matière augmente considĂ©rablement.