Alger : Les commerçants refusent la décision de fermeture de l’abattoir d’El Harrach

Alger : Les commerçants refusent la décision de fermeture de l’abattoir d’El Harrach

Les commerçants de viandes et de produits dérivés à Alger ont appelé mercredi dernier à la révision de la décision portant fermeture de l’abattoir d’El Harrach, à l’origine de leur débrayage, a appris l’APS auprès des représentants des travailleurs.

S’exprimant lors d’une visite d’inspection organisée par les membres de la commission de l’hydraulique, de l’agriculture, du tourisme et des forêts de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger, le membre du bureau exécutif des viandes et produits dérivés, Khir Merouane, a précisé que les commerçants activant au niveau de l’abattoir d’El Harrach «ne quitteront pas les lieux avant la présentation d’une deuxième expertise technique prouvant que le plafond de la bâtisse menace ruine».

Le constat dressé par les services du contrôle technique des constructions (CTC) à la demande du directeur de l’établissement de gestion des abattoirs, de la poissonnerie et des marchés de légumes et de fruits de la wilaya d’Alger fait état de «fermeture provisoire de l’abattoir sans définir la durée des travaux de réaménagement», a poursuivi M. Khir.

La dégradation d’une partie du plafond en bois de l’abattoir «n’est pas une raison suffisante pour arrêter l’activité», ce qui «aura un impact négatif sur l’approvisionnement du marché local en viandes». Dans ce contexte, M. Khir a rappelé qu’il avait appelé, lors d’une rencontre entre les représentants des commerçants, les services vétérinaires et le secrétariat général de la wilaya d’Alger, à «traiter avec les abattoirs privés», expliquant que le projet d’abattoir de Baraki qui a été annoncé «ne sera pas réalisé». En l’absence d’»une alternative» et après le déplacement des commerçants de l’abattoir du Ruisseau (Commune de Belouizdad) en 2012, l’abattoir d’El Harrach «demeure le seul endroit adéquat à la nature de leur activité en tant que commerçant de gros des viandes rouges», relevant l’absence d’espaces de stockage au niveau des abattoirs privés.

Selon l’intervenant, le nombre de commerçants exerçant actuellement à l’abattoir d’El Harrach a baissé à 12 commerçants et fournisseurs seulement (Auparavant 55 commerçants et 16 fournisseurs activaient au niveau de l’abattoir de Ruisseau). Les membres de la commission d’hydraulique, d’agriculture, du tourisme, des forêts et de la pêche de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) ont sillonné les différents endroits de l’abattoir d’El Harrach, affirmant par la voix du président de la commission Khiati Zouaoui qu’ils «soumettront un rapport au wali d’Alger pour connaître les raisons derrière le non lancement du projet de réalisation de l’abattoir de Baraki auquel est affecté un budget de 1 milliard de DA».

Pour sa part, le président de la commission des finances de l’APW a fait état de l’adoption du budget initial du projet durant l’année en cours, d’un montant de 1 milliard de DA comme première tranche pour la construction du nouvel abattoir à Baraki, s’interrogeant sur le retard du lancement du projet dont les travaux s’effectueront, selon lui, dans six mois seulement. Les députés de l’APW ont soutenu les revendications des commerçants et des travailleurs appelant à l’impératif de trouver des solutions à cette situation pour laquelle M. Khiati a dit qu’»à défaut d’y remédier, cela encouragera l’apparition des abattoirs anarchiques dans la capitale».

Devant l’assiette foncière choisie pour la réalisation de l’abattoir de Baraki, les habitants des quartiers avoisinants se sont opposés à la réalisation de ce projet qui selon eux, est situé au milieu de 3 collèges, une école primaire et des cités. Le président de la commission de l’agriculture et de l’hydraulique au niveau de la commune de Baraki, Saâdi Messaoud a, quant à lui, estimé que ce terrain d’une superficie de 15.000 m² «n’est pas adéquat à la réalisation d’un abattoir vu qu’il a une seul entrée et se trouve au milieu d’un tissu urbain important d’autant que la commune n’a pas été consultée sur la possibilité de réaliser ou non ce projet».

(APS)