Les commerçants de la commune de Bir Touta (Alger) sont furieux. Dégoûtés de la « Hogra » infligée par les autorités, les commerçants et artisans de cette ville comptent entamer une grève illimitée pour dénoncer les « abus de l’administration », a indiqué l’Union Générale des Commerçants et des Artisans Algériens (UGCAA) dans un communiqué.
Les commerçants de cette ville « sont déterminés à exprimer leur ras-le-bol de cette situation, digne d’une dictature », a affirmé Hassen Nefah, coordinateur du bureau local de l’UGCAA au HuffPost Algérie.
Les artisans de Bir Touta, désirant mettre fin à des années de « hogra quotidienne », dénoncent ainsi la dégradation de leurs conditions de travail dans le marché municipal.
« Les clients fuient ce lieu. Les familles ne sont plus capables de faire leurs courses dans ce marché municipal. Les commerçants travaillent dans un espace de quelques mètres, entourés des eaux des égouts », a dénoncé Hassen Nefah, qui dit se « contenter des problèmes superficiels » auxquels sont confrontés les commerçants.
Autre « injustice » dénoncée par l’UGCAA: l’interdiction par les autorités aux commerçants d’étaler leurs marchandises, notamment les restaurateurs et les vendeurs de glaces. « Des rôtisseurs et des vendeurs de glaces ont vu leurs rôtisseries et leurs réfrigérateurs se faire confisquer par les policiers, pour les avoir installés à la sortie de leurs magasins », dénonce la même source.
« Pourquoi sur Alger-Centre, les magasins envahissent tout le trottoir sans qu’un policier n’intervienne, alors que les commerçants de Bir Touta sont réprimés pour avoir fait sortir une machine ? », s’interroge-t-il.
Cette grève illimitée entend également dénoncer l’interdiction de stationner devant les magasins, pour les clients et les commerçants. « Stationner pour acheter un paquet de cigarettes de 120 Da revient à 2120 Da, pour se débarrasser du sabot infligés par les policiers ».
Des policiers qui n’accomplissent plus leur rôle sécuritaire, « mais terrorisent et répriment les commerçants », a révélé Hassen Nefah. Ces policiers « terroristes sont désormais perçus comme des diables à Bir Touta. Les clients fuient cet endroit, et le commerce de la ville se dégrade de plus en plus ».
« Cette grève illimitée sera forte, nous allons frapper fort cette fois-ci », menace Hassen Nefag, qui a conclu que la date de la grève n’est pas encore fixée. « Nous attendons la réaction des autorités à notre annonce. Nous donnerons le feu vert si elles restent inertes », a-t-il indiqué.