Alger, le pouvoir a peur du scénario tunisien : première arrestation pour « tentative de renversement de l’Etat »

Alger, le pouvoir a peur du scénario tunisien : première arrestation pour « tentative de renversement de l’Etat »

La chute accélérée de Ben Ali en Tunisie commence à faire trembler le régime algérien qui craint l’effet boule de neige.

Devant la perspective d’un Maghreb en marche pour se réapproprier une dignité spoliée et bafouée, le régime sclérosé, fossilisé, anticipe et sort le délit « tentative de renversement de l’Etat ».

C’est sous ce reproche, en tout cas, que le syndicaliste Ahmed Badaoui, ancien secrétaire général du syndical national des douanes et ex-membre dirigeant de l’UGTA, a été arrêté samedi soir à son domicile à Alger. Le Procureur de la République près le tribunal d’Alger a clairement signifié qu’il le poursuivait pour « tentative de renversement de l’Etat ».

Son ordinateur et plusieurs documents ont été saisis chez lui par des agents des Renseignements généraux (RG).

Selon le journal Ennahar, Ahmed Badaoui avait, dans la même journée de samedi, participé à une réunion du Comité de défense des droits et des libertés syndicaux, réunion qui a eu lieu à la rue Tanger à Alger. Le journal Ennahar a annoncé, dans son édition de dimanche, et sans préciser ses sources, que les animateurs de cette réunion allaient appeler à manifester dans les rues pour « reproduire le scénario tunisien » en Algérie.

Le régime algérien se met à avoir peur d’une simple réunion !

L’utilisation de ce délit de « tentative de renversement de l’Etat » montre, en tout cas, qu’il panique et qu’il s’attend à une série d’actions « à la tunisienne ».

Rappelons qu’Ahmed Badaoui est suspendu depuis novembre 2005 de ses activités syndicales au motif de « troubles graves à l’ordre public ». Il est, depuis, sans salaire et sans aucune indemnité.

La solidarité autour de Badaoui est indispensable. Elle peut constituer, concrètement, la première action réelle pour enclencher un mouvement qui prolonge le scénario Ben Ali en Algérie.

L.M.