La conférence nationale de citoyenneté que devait organiser aujourd’hui le mouvement Mouwatana a été annulée en l’absence d’une autorisation des services de la wilaya d’Alger. suite à cela, l’instance de coordination de ce mouvement a annoncé la tenue d’une réunion de travail en fin de matinée, à l’issue de laquelle elle animera une conférence de presse au siège du parti Jil Jadjid. “Le ministère de l’Intérieur, par le biais de la wilaya, n’a pas daigné répondre à notre requête introduite le 13 septembre dernier d’organiser une rencontre de sortie de crise au niveau de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda”, a réagi Zoubida Assoul, porte-parole du mouvement. “Qui a peur de notre démarche qui vise à restituer au citoyen ses droits politiques indépendamment des considérations idéologiques ?” s’interroge Mme Assoul qui est également présidente de la formation politique Union pour le changement et le progrès. “L’Algérie a besoin de changer le système et non pas seulement empêcher l’actuel chef de l’État de briguer un cinquième mandat”, pense-t-elle, ajoutant que “le ni oui ni non de l’administration révèle la lâcheté du pouvoir qui ne peut et ne veut pas assumer les actes de déni du droit. Nous sommes des partis politiques agréés et on nous empêche d’organiser une conférence dans une salle pourtant fermée afin de proposer une alternative de sortie de crise”. Pour elle, “les partis d’opposition sont ainsi mis en résidence surveillée. Après la matraque et les menottes, le pouvoir passe à l’interdiction de toute activité partisane par voie administrative”. Elle pense aussi que ce verrouillage des activités partisanes est “porteur de danger pour le pays et les libertés”. Pour sa part, Ali Benouari, ancien ministre délégué au Trésor et membre actif de Mouwatana, a saisi l’occasion de l’interdiction de cette conférence pour répondre à ceux qui s’offusquent de l’organisation de manifestations à l’étranger. “Je crains que bientôt, nous serons obligés de tenir nos réunions aussi là-bas”, lâche-t-il. Après des tentatives de rassemblement à Alger, Béjaïa et Constantine, le mouvement a, en effet, organisé de nombreuses manifestations à l’étranger avec pour objectif de parvenir à une transition politique pacifique.
Nissa H.