La Casbah n’est pas uniquement une ville. Elle est une âme et elle porte une histoire et des traditions». C’est en ces termes que les membres de la fondation Casbah reviennent encore une fois à la charge pour crier leur désespoir de voir ce témoin agoniser dans l’indifférence générale. Ils veulent que sa gestion soit décentralisée et confiée aux élus locaux.
Où va la Casbah ? Pourquoi a-t-on monopolisé le droit à la protection de ce patrimoine culturel ? Pourquoi parle-t-on de secteur sauvegardé, alors que rien n’a été préservé dans cette ancienne et majestueuse cité mourante ? Ces questions ont été posées jeudi par les membres de la fondation Casbah qui ont exprimé à l’unanimité leur déchirement de voir cette Medina se détériorer de jour en jour.
Pourtant, disent-ils, la Casbah n’est pas uniquement une ville. Elle est une âme et elle porte une histoire et des traditions. «Il faut décentraliser sa protection et c’est aux collectivités locales, particulièrement les élus locaux, de prendre les choses en main» , a suggéré un membre de cette fondation. Ce dernier estime qu’«on peut faire de la Casbah un produit du tourisme en évitant les guides non formés et non agréés qui racontent n’importe quoi aux visiteurs». L’illustre Cité continue, en dépit du plan de sauvegarde, de sombrer dans le délabrement, a déploré, de son côté, Belkacem Babaci, à l’occasion de la journée nationale de la Casbah coïncidant avec le 23 février de chaque année. M Babaci a dressé un tableau noir sur la situation de ce site ou du moins ce qu’il en reste devant un parterre de journalistes, certaines personnes du mouvement associatif et beaucoup d’autres qui portent dans leur cœur l’Illustre cité.
Il y avait même les représentants de l’association de la préservation de la Casbah de Dellys. Les deux associations ont décidé de s’unir pour redonner aux deux sites antiques, l’image qui est la leur. Le combat semble être au stade embryonnaire, vu la dégradation des deux cités, et le laisser-aller des habitants d’origine du quartier, qui ne rêvent que de relogement. Des maisons menacent ruine. La preuve est qu’il y a quelques jours, le toit d’une bâtisse s’est effondré faisant un blessé et bien avant une vieille femme est décédée à la suite du même problème.
Aujourd’hui, ces maisons sont squattées par des indus occupants, qui, sans scrupule, les louent ou carrément les revendent pour en faire un nouveau commerce. Afin de lutter contre l’oubli sachant que cette ville, à elle seule, compte 300 martyrs de la Guerre de libération sans compter les disparus, le président de la Casbah compte préparer une grande fresque où seront sculptés les noms des chouhada de La Casbah dans le quartier de Bab Djedid. «Nous ne sommes pas ici pour célébrer la Journée de la Casbah, mais pour mobiliser la conscience publique sur le désastre de ce patrimoine culturel. Une fête, non, mais plutôt le deuil de La Casbah qui est mourante. Si aujourd’hui nous ne faisons rien pour la sauver, ce sera sa mort définitive», a regretté, Fariza Belhira, membre de la fondation.
Elle explique que la fondation compte aujourd’hui un grand nombre de femmes. Ce groupe de femmes est chargé de sensibiliser les femmes au foyer quant à la protection de l’environnement de la Medina.
S.L