Cette fois-ci, le démenti est arrivé très vite. Le gouvernement algérien a démenti jeudi soir être impliqué dans les troubles libyens en soutenant le colonel Kadhafi. Les insurgés libyens accusent Alger d’avoir envoyé des mercenaires combattre aux côtés des troupes de Kadhafi.
« Je m’inscris en faux contre cette information. Elle est absolument inconcevable» affirme ce soir Halim Benatallah, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, dans une déclaration faite à l’agence Reuters.
« Au contraire, l’Algérie joue son rôle humanitaire en essayant d’aider autant qu’elle le peut», a-t-il ajouté.
Dans une conférence de presse tenue mercredi, Abdelhaffif Gouga, porte-parole du Conseil national libyen (CNL), a accusé ouvertement l’Algérie de porter assistance au régime de Kadhafi en envoyant des mercenaires combattre auprès des forces loyales restées fidèles au colonel pour mater l’insurrection libyenne.
La chaîne satellitaire Al Arabiya a relayé les propos de M. Abdelhaffif Gouga.
C’est la deuxième accusation de collusion avec le colonel Kadhafi que l’opposition libyenne porte contre les autorités algériennes.
Vendredi 25 février, El Husseini, deuxième secrétaire de l’ambassade de Libye à Pékin, qui a rejoint les rangs de l’opposition contre le régime de Kadhafi, avait accusé sur la chaîne Al Jazeera le président algérien d’avoir mis à la disposition du colonel Kadhafi des avions militaires algériens pour le transport des mercenaires vers la Libye.
L’accusation a été démentie le lendemain, samedi 26 février, par le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué rendu public.
« Le ministère des Affaires étrangères dément, de la manière la plus catégorique, les allégations mensongères colportées par certains sites électroniques ainsi que par certaines chaînes de télévision satellitaires sur une prétendue utilisation d’avions militaires algériens pour transporter des mercenaires en Libye », expliquait le communique des AE.
Celui-ci ajoutait que « ces allégations insidieuses vont à l’encontre de la position doctrinale, bien connue, de l’Algérie qui récuse, de manière absolue, l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats».
Si les accusations de l’opposition libyenne ne reposent sur aucune preuve, aucun document, elles ne mettent pas moins les autorités algériennes dans une position délicate.
Le gouvernement algérien continue de soutenir, du moins tacitement, le régime du colonel Kadhafi alors que celui-ci est mis au ban par la communauté internationale.