Les décisions fermes prises par le Maroc en riposte aux dérives du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, ont mis l’Algérie et ses ouailles polisariennes le dos au mur.
Pour cette raison, une réunion a été tenue dimanche dernier à Alger sous la présidence du premier ministre Abdelmalek Sellal et en présence de quelques dirigeants du Polisario, du chef de la diplomatie algérienne, Ramtan Laamamra, du ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et du vice-ministre de la Défense et chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah.
La presse algérienne s’est contentée de dire que la réunion «de concertation» était consacrée à l’examen des questions «diplomatiques, sécuritaires et humaines d’intérêt commun».
Selon le quotidien arabophone algérien Achourouk, le fait que Gaïd Salah ait été présent atteste de l’importance de cette réunion avant d’affirmer que celle-ci est «un message codé » à Rabat.
Le conflit au Sahara, conduit à l’impasse du fait de l’intransigeance d’une Algérie à la recherche d’un leadership au Maghreb et qui s’efforce, depuis Boumediene, d’instrumentaliser la souffrance qu’elle fait endurer à ceux de nos compatriotes qu’elle a séquestrés dans ses camps de Tindouf pour arriver à ses fins.
En effet, lorsque le Maroc a récupéré ses provinces sahariennes à la suite de la glorieuse Marche Verte, l’Algérie s’est retrouvée confrontée à un dilemme : la reconnaissance de la marocanité de celles-ci ou la guerre. Bénéficiant, à partir de 1973, des retombées de la nationalisation des hydrocarbures et du premier choc pétrolier et disposant de conséquents revenus extérieurs, elle a lancé une folle course à l’armement dans la région et mené une insidieuse confrontation avec le Maroc par Front Polisario interposé tout en se permettant le luxe de l’entretenir à fonds perdus.
La position de l’Algérie sur le Sahara a conduit à une impasse diplomatique et aussi à la fermeture de la frontière avec le Maroc. Dans sa rivalité économique avec le Royaume, l’Algérie aveuglée par les illusions de la rente pétrolière, considère que le temps joue en sa faveur. L’abondance des revenus issus des hydrocarbures lui permet de mener une «guerre privatisée» et sans fin pour pousser le Maroc à renoncer à ses droits historiques et inaliénables sur une partie de son territoire. Mais le contre-choc pétrolier de 1986, qui s’est traduit par un effondrement du prix du baril, a fait voler en éclats cette stratégie, révélé le spectre de la faillite financière et provoqué l’explosion d’émeutes en Algérie.
Une situation dont ce pays commence à revivre les prémices puisque l’effondrement actuel des prix des hydrocarbures a fortement amenuisé l’important matelas financier qu’il a réussi à engranger. D’où le raidissement, de plus en plus apparent, des autorités algériennes qu’un communiqué virulent du parti de l’opposition qu’est le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RDC), accusant le pouvoir de faire de «la souveraineté populaire un sujet de marchandage politique», de « stériliser la vie politique» et de mener le pays vers «la faillite du système politique qui rameute ses relais pour crier à l’ingérence étrangère et aux menaces à nos frontières et mobilise ses forces de répression pour dénier aux habitants de ces régions leurs droits de citoyens». Certes, estime le secrétariat national du parti, réuni vendredi en session mensuelle ordinaire, ces «menaces qui pèsent sur la sécurité et l’intégrité du pays et pour une part aggravées par un pouvoir qui a fait de la souveraineté de l’Algérie un sujet de marchandage dans le sillage du viol de la souveraineté populaire sont «réelles» mais, soutient-il, la défense de la nation «ne peut se confondre avec les urgences du système». Elle suppose, selon lui, l’enclenchement d’un «processus qui rend au peuple algérien sa souveraineté» et pas cet «agenda de règlements de comptes entre factions qui ont ruiné les aspirations des libérateurs du pays et les espoirs de générations entières de la jeunesse», considérant que la «déliquescence avancée de l’institution judiciaire ouvre la voie à l’effritement et à l’aventure».
Pour le parti de Mohcine Belabbas, il n’est donc pas question de «donner crédit à des discours de circonstances plus enclins à stériliser la vie politique». Et la défense de la nation, explique le SN du RCD, “commence par un processus qui rend au peuple algérien sa souveraineté”. Ce qui est, précisément, “tout le contraire de l’exécution d’un agenda de règlements de comptes entre factions qui ont ruiné les aspirations des libérateurs du pays et les espoirs de générations entières de la jeunesse”.
Le parti a précisé, en substance, que la crise économique « touche déjà les couches moyennes». Et d’ajouter que «les licenciements dans le secteur économique et les plans de restructuration remis à l’ordre du jour dans un contexte d’absence de cap dans la politique gouvernementale plongent de larges couches de la population dans le désarroi et l’incertitude». En plus, le RDC dénonce également «l’absence d’une représentation forte du monde du travail à cause de la domestication de l’appareil de l’UGTA et la répression opposée aux revendications des syndicats autonomes est une autre source d’inquiétude ».