Cinq candidats, venus des différentes régions d’Algérie, ont participé, hier à Alger, au concours du meilleur boulanger-artisan, une initiative ayant un double objectif : produire un pain de qualité et lutter contre le gaspillage.
Salim Khaled est le premier candidat qui a commencé à préparer son pain dans un pétrin installé à l’intérieur du laboratoire de l’Institut technique des grandes cultures (ITGC) avec un four à dalle. Ce jeune candidat de la wilaya d’Alger a été sélectionné parmi les meilleurs boulangers-artisans de la région centre du pays.
«Je participe à ce concours par amour de ce métier et pour prouver mes capacités de produire du pain de qualité», a-t-il indiqué. Il a, toutefois, noté un «manque d’organisation» et un nombre limité de critères arrêtés par le jury pour cette première initiative du genre qu’organise la Chambre nationale d’agriculture (CNA) et parraine le ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Les critères de sélection du meilleur boulanger-artisan et ses deux dauphins sont : le poids et la mesure de la baguette, l’aspect du pain, en termes de cuisson, et de la coupure de lame, ainsi que celui de la qualité de la mie, selon le jury composé de représentants de quatre meuniers publics et privés, de la CNA, des consommateurs et des commerçants. Salim se dit «fier» d’être parmi les «rares boulangers-artisans qui produisent du pain sans améliorant en Algérie». Ces performances lui ont permis de remporter le titre du meilleur boulanger au niveau national en 2012, obtenu lors d’un concours organisé par l’Union générale des commerçants et artisans algériens. Cette année, ce jeune de 34 ans va représenter l’Algérie aux éliminatoires du concours mondial du meilleur boulanger qui se déroulera le 25 septembre prochain à Saint-Etienne en France. Sa passion pour la fabrication du «bon pain» a dominé les formations multiples qu’il a faites durant sa carrière. Pour concrétiser son rêve de boulanger, Salim a ouvert une boulangerie à Azazga, dans la wilaya de Tizi Ouzou, où il produit 25 sortes de pain diététique et nutritionnel. «Tout le pain que je produis est vendu dans la journée», a-t-il affirmé, en révélant un autre projet à Bab Ezzouar, à l’est d’Alger. Pour un début, le comité d’organisation a limité le concours à la fabrication de la baguette traditionnelle et la baguette améliorée, sans l’utilisation d’améliorants, ces produits chimiques, non sans conséquences, ajoutés au pain. «Il faudrait qu’on reconnaisse nos meilleurs artisans et qu’on mette en valeur l’artisanat de boulangerie afin de revenir au concept du maître boulanger qui existait auparavant», a souligné Kouider Djebli, représentant du groupe Mitidji. Le meilleur boulanger artisan et ses deux dauphins sélectionnés par le jury bénéficieront, outre de pouvoir afficher le titre de premier boulanger-artisan 2013, d’un rabais de 40 DA au quintal acheté pendant une année auprès des filiales de la SGP Segro et des minoteries des sponsors de cette initiative. Les sponsors prendront en charge aussi les travaux de modernisation de la devanture de leur boulangerie, outre une distinction qui sera remise par le ministre de l’Agriculture, Rachid Benaïssa, le 25 juin prochain.
R. L. / AP