La situation au Sahel a été longuement évoqué par le ministre des affaires Étrangères, Ramtane Lamamra, et son homologue burkinabé, Yipene Djibril Bassol, ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.
Les deux pays frontaliers du Mali sont intéressés au plus haut point par les développements de la situation au Sahel. A ce sujet, M. Lamamra, qui a souligné que la visite du haut responsable du Burkina Faso « vise à échanger des informations et des analyses, parlera du dispositif sécuritaire mis en place tout le long de nos frontières ».
« L’Algérie a mobilisé d’énormes moyens et apporte une contribution significative à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé », a-t-il affirmé. « Nos forces de sécurité travaillent à renforcer la sécurité nationale et à faire en sorte que notre pays exporte la stabilité vers tous les pays voisins et frères, et même au-delà », a-t-il expliqué.
Evoquant les otages algériens enlevés dans le nord du Mali en 2012, il a réaffirmé que l’Algérie restera « mobilisée en tant qu’Etat et que les autorités algériennes n’auront pas de répit tant que cette question très émotionnelle et humaine n’aura pas connu une issue heureuse ».
« Nous témoignons, encore une fois, notre solidarité très profonde aux familles et aux amis de nos collègues, d’autant plus qu’une autre fête religieuse vient d’être célébrée sans qu’ils soient avec nous », a regretté M. Lamamra. Le ministre du Burkina Faso a salué, de son côté, le « leadership algérien en matière de lutte contre le terrorisme, et le narcotrafic.
« Il existe entre nous, de manière bilatérale et multilatérale, des structures chargées de promouvoir justement cette coopération en matière de sécurité qu’il faut consolider. » Le ministre burkinabé s’est surtout attardé sur « le défi sécuritaire qui est le plus important, avec les actes terroristes qui se trouvent, aujourd’hui, appuyés et renforcés par la criminalité transfrontalière organisée ».
« La crise au Mali a été l’occasion de réaliser à quel point ces phénomènes du terrorisme et du narcotrafic peuvent déstabiliser nos Etats. Sans la paix et la stabilité, le développement économique n’est pas possible », a-t-il martelé.
Evoquant la crise malienne, M. Bassole a rappelé les objectifs de l’accord d’Ougadougou signé le 18 juin entre les différentes parties maliennes. « C’est un accord pour une trêve et un cessez-le-feu avec l’objectif de créer les conditions d’organiser l’élection présidentielle dans ce pays et aussi de fixer le cadre pour les discussions futures.
Il a indiqué que les précédents accords, en particulier ceux d’Alger et de Tamanrasset, peuvent être pris en compte et être très utiles » dans le dialogue intermalien. « Il faudrait revisiter ceux-ci pour essayer de mettre en œuvre ce qui n’a pas pu l’être et essayer de s’entendre sur la même base, mais il est essentiel que les Maliens s’approprient ce dialogue », a-t-il estimé. A l’instar de l’Algérie, le Burkina Faso, en tant que pays, accompagnera les Maliens en vue d’une paix durable.
H. Rachid