La cité Boushaki de Bab Ezzouar (Alger) s’est transformée en un champ de bataille, opposant habitants du quartier, Chinois contre Algériens, hier vers midi. Un drame a été évité de justesse.
Un homme, Abdelkrim Lassaoudi, âgé de 35 ans, tabassé par les Chinois, a frôlé la mort.
Il a été transféré en urgence vers l’hôpital Zemirli d’El Harrach.
Il n’a eu la vie sauve que grâce à l’intervention des habitants du quartier qui l’ont soustrait aux Asiatiques.
Les raisons de cette bataille rangée entre habitants de la même cité est partie d’une altercation entre un Algérien et un Chinois.
« Quelques minutes plus tard, ce dernier est allé chercher des renforts. Il est revenu avec une cinquante de ses compatriotes armés de barres de fer et de bâtons pour passer à tabac un autre habitant, qu’ils ont confondu avec le premier », racontent les témoins oculaires rencontrés sur les lieux.
Le jeune homme s’est réfugié dans un magasin, mais les Chinois l’ont poursuivi jusqu’à l’intérieur.
« Ils voulaient vraiment le tuer, ajoute un jeune du quartier, heureusement que les propriétaires du magasin ont eu la force de les repousser, sinon ils l’auraient éliminé ».
Les éléments de la police judiciaire, sitôt alertés, sont arrivés sur place pour disperser tout le monde tout en promettant d’ouvrir une enquête pour déterminer les raisons de cette violence.
Cependant, les habitants ne décolèrent pas et menacent de venger leur voisin.
« Si les autorités locales n’agissent pas pour mettre un terme au diktat des Chinois dans ce quartier, nous allons brûler leurs magasins ainsi que leurs demeures dans les prochains jours », lance un jeune du quartier, tandis qu’un autre demande tout simplement « que soit effacé le quartier des Chinois qui sont venus nous coloniser ».
La cité Boushaki n’en est pourtant pas à son premier incident. Des bagarres ont souvent éclaté dans ce quartier depuis l’arrivée des Chinois.
La cohabitation semble avoir mis le feu aux poudres. Les locataires dénoncent « les habitudes étrangères à la société algérienne des Chinois, à qui ils reprochent une conduite contraire aux mœurs locales ».
Il faut dire que cette cité est devenue un vrai Chinatown ; les habitants de Bab Ezzouar l’appellent « le quartier chinois ».
Des magasins y sont érigés, « souvent de manière clandestine. Ils louent la plupart des villas où ils font travailler des jeunes au noir ».
Les habitants se demandent pourquoi les autorités locales laissent faire.
D’un ton soupçonneux, ils se demandent même s’ils ne s’adonnent pas « au trafic et à la contrefaçon ».
Plusieurs fois, le maire de Bab Ezzouar, affirment les riverains, a été sollicité pour « trouver une solution à notre calvaire, mais nos doléances sont restées lettre morte ».
Ils demandent que les services de sécurité enquêtent sur « l’organisation souterraine des Chinois dans la cité » avant que la situation ne devienne incontrôlable.