Alger avait mis en garde contre la récupération de missiles par aqmi: Les inquiétudes tardives de Washington et de Paris

Alger avait mis en garde contre la récupération de missiles par aqmi: Les inquiétudes tardives de Washington et de Paris
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La guerre civile en Libye bat son plein, avec des interférences franco-israéliennes pour phagocyter le Conseil national de transition et parasiter les efforts de l’Union Africaine, et cela fait désordre. Dès le début, Alger avait mis en garde contre cette « drôle de guerre » et contre la récupération par AQMI de missiles sol-air, à la faveur de la dégradation sécuritaire qui s’est abattu sur la Libye.

Les relations suspectes de certains chefs des insurgés avec la nébuleuse Al Qaïda étaient à ce point perceptibles pour permettre pareilles appréhensions.

Par la suite, des informations avérées firent état de connexion entre certains chefs insurgés, de surcroît responsables «militaires» d’unités de combats à Benghazi, et Al Qaïda. Des chefs insurgés, comme Hamoud Ben Ghoumou, chef d’une unité à Darna, sont passés par les camps d’Afghanistan et du Pakistan, ont fait la prison militaire de Guantanamo, avant de se retrouver à la tête de groupes d’insurgés.

Les élargis du GICL –Groupe islamique combattant libyen- qui ruminent une vieille querelle contre Kadhafi mènent le combat à Zliten, Briga et Adjdabiya. Près de 70 ex-détenus de Guantanamo sont à nouveau libres à Benghazi, et commandent des unités de combats opérationnelles jusqu’au Fezzan libyen, aux confins du Tchad

LG Algérie

Et c’est par cet itinéraire tortueux, et certainement aussi par le biais des trafiquants, devenus «seigneurs de la guerre», que les armes volées dans les casernes libyennes ont trouvé leur chemin vers AQMI. Aujourd’hui, la crainte d’acheminement vers le Sahel d’armes issues du saccage des stocks de l’armée libyenne, notamment de missiles sol-air de type SA-7 Grail, n’est plus à l’ordre du jour : elle se trouve carrément dépassée.

Autant par le biais de leurs agents à Niamey et Bamako que ceux en poste à N’djamena et Nouakchott, les capitales occidentales ont eu à loisir de savoir que de véritables arsenaux de guerre sont entre les mains des terroristes. Certains missiles sol-air peuvent très bien toucher des avions volant à basse altitude, au moment du décollage et de l’atterrissage, et les premières cibles semblent être Air France, à qui la DGSE a donné des instructions rigoureuses à ce sujet.

Londres et Washington ont définitivement mis une croix sur l’éventualité de pourvoir les rebelles libyens d’armes et de munitions, et Sarkozy, qui s’est engagé frénétiquement dans une guerre d’où il ne sortira pas indemne, a certainement lu les rapports de la DGSE avec un gros noeud dans la gorge : les armes larguées au Djebel Neffoussa ne sont jamais arrivées entre les mains des rebelles de la Cyrénaïque. Les trois capitales occidentales qui se sont le plus engagées dans la guerre contre Kadhafi ont dès lors refait le point de situation et noté les anomalies. Mais n’est-ce pas déjà trop tard ?

O.M.