La ville d’Alger a été, hier, au deuxième jour de l’Aïd, déserte. Mis à part quelques épiceries et boutiques qui ont été ouvertes, la plupart des magasins ont été fermés. Les rues Hassiba-Ben Bouali et Didouche-Mourad, à titre d’illustration, qui sont d’habitude très animées, sont restées désespérément vides.
Les riverains se déplaçaient facilement contrairement aux jours « ordinaires » où il est vraiment difficile de se frayer un chemin vu le grand monde qui y passe. D’ailleurs, la circulation automobile a été très fluide.
Une chose qui a permis, également, aux automobilistes d’éviter le calvaire des bouchons et des embouteillages et aux habitants de passer une journée calme sans les klaxons des voitures qui font partie du décor quotidien de la capitale. Même constat dans certains coins de la Capitale à l’instar de Belcourt, 1er-Mai et Kouba.
Dans les quartiers de Bab el-Oued, la plupart des commerçants ont fermé aussi, leurs portes mais il y avait une ambiance particulière qui a été créée par les riverains qui s’échangeaient les voeux de l’Aïd. Plusieurs jeunes se sont rassemblés sur les trottoirs pour partager ces moments de joie et de bonheur.
Profitant d’une journée ensoleillée, plusieurs familles se promenaient, aussi, dans les différents quartiers, histoire de changer un peu d’air et de faire quelques emplettes. Néanmoins, il faut dire que les cafétérias ont été prises d’assaut par les riverains et les habitants des différents quartiers de la Capitale.
En effet, celles-ci, c’est-à-dire les cafétérias ont été des endroits qui ont permis aux amis et aux voisins de se réunir pour parler de tout et de rien. À Bab el- Oued, un grand rush a été enregistré sur les cafeterias qui y sont implantés. Il faut dire, en revanche, que les cafeterias sont connues pour être des endroits qui « réunissent » les amis et les proches dans la capitale, et cela, à l’instar de plusieurs autres régions du pays.
UNE BAGUETTE DE PAIN À 15 DA
La plupart des boulangeries implantées dans les différentes localités de la Capitale ont, pour leur part, fermé leurs portes au deuxième jour de la fête de l’Aïd. Cet état de fait a engendré une pénurie de pain d’autant plus que la demande connaît une hausse durant les fêtes de l’Aïd (Aïd El Fitr et Aïd el- Adha). Dans le grand quartier populaire de Bab el- Oued, deux boulangeries seulement ont travaillé. Une chose qui a pénalisé les riverains car ceux-ci se sont vus obligés de faire la queue pour en acheter.
À ce propos, un riverain déclare que la pénurie de pain est un problème qui revient à chaque fois. À en croire ses dires, certains boulangers ont fermé leurs portes à 8 heures de matin, le pain étant écoulé. Il faut dire que plusieurs jeunes vendeurs à la sauvette ont profité de cette situation, et cela, en revendant le pain à 15 DA la baguette. Impuissants, les citoyens se sont retrouvés obligés de l’acheter à ce prix mais certains d’entre eux ont déploré, toutefois, l’absence du contrôle.
« Les responsables du secteur ont, à maintes fois, rassuré les citoyens quant au problème de la spéculation mais leurs déclarations n’ont été que des promesses sans lendemain », regrette l’un d’eux. Toujours dans ce même contexte, il convient de signaler que le lait en sachet est aussi introuvable ces jours-ci chez les épiceries.
Selon les témoignages de l’un d’eux, ce produit de première nécessité n’a pas été distribué depuis plus une semaine. Interrogé pour savoir si ce produit sera disponible sur les étals dans les prochains jours, notre interlocuteur a avoué qu’il n’a aucune information sur ce sujet. « Tous ce que je sais, c’est qu’il y a une pénurie en matière de lait. Autre chose, je ne peux pas vous en dire plus », a-t-il dit.
MANQUE DE TRANSPORT
Le manque de transport n’a pas été, aussi, sans conséquences sur les citoyens durant ce deuxième jour de la fête de l’Aïd. En effet, plusieurs transporteurs privés ont marqué un arrêt de travail pour se reposer et «déguster» la fête de l’Aïd avec leurs familles.
La station Aissat-Idir, dans la place 1er- Mai, à titre d’exemple, a été quasiment vide, hier, aux environs de 11 heures. Questionné pour avoir d’amples informations, un agent sur les lieux a rétorqué que de nombreux transporteurs n’ont pas travaillé. Toutefois, il a indiqué qu’un service minimum a été assuré. Dans ce sillage, il convient de noter que plusieurs citoyens ont été obligés de patienter et de prendre leur mal en patience afin d’avoir une place.
DES DÉCHETS NON RAMASSÉS
Les déchets ménagers n’ont pas été ramassés par les agents chargés de cette tâche dans certains quartiers de la Capitale à l’instar de Bab el- Oued, pour ne citer que celui-ci. Les détritus et les débris se sont entassés devant les bâtiments donnant, ainsi, une image déplorable aux quartiers.
Soufiane Dadi