Les médias ibériques ont confirmé, ce lundi 26 mai 2025, que la société émiratie TAQA vient de se retirer définitivement du processus de relance de l’acquisition d’actions au sein de Naturgy (dont le géant pétrolier algérien SONATRACH est actionnaire).
Selon le site Invertia, Steve Ridlington, directeur financier de TAQA, a fermement démenti les rumeurs évoquant une reprise des négociations avec Naturgy. « Relancer ces discussions ne fait pas partie de nos plans actuels », a-t-il déclaré, mettant ainsi fin aux spéculations.
L’entreprise émiratie a, quant à elle, exclu toute reprise des pourparlers avec CriteriaCaixa – principal actionnaire de Naturgy –, précisant que le groupe espagnol ne figurait plus dans sa stratégie.
🟢 À LIRE AUSSI : Congrès mondial du gaz : Sonatrach reçoit un prix international à Pékin
« Nous avons analysé cette opportunité l’année dernière, cela n’a pas abouti, et nous n’envisageons pas de rouvrir le dossier », a ajouté Ridlington lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe.
Quels facteurs ont mené à l’échec du rachat de Naturgy par TAQA ?
Ce projet, initié en 2024 pour racheter les parts de CVC et BlackRock dans Naturgy, avait été suspendu en raison de désaccords sur le contrôle de l’entreprise, le prix proposé, et les pressions politiques supposées venues d’Algérie, comme l’avaient révélé certaines sources médiatiques occidentales.
En effet, moins d’un mois avant l’annonce du retrait de TAQA, Francisco Reynés, CEO de Naturgy, s’était rendu en Algérie pour rencontrer Rachid Hachichi, directeur général de SONATRACH. Les deux parties avaient évoqué un renforcement de leur coopération dans la commercialisation du gaz naturel, selon un communiqué officiel.
🟢 À LIRE AUSSI : Ce pays d’Amérique du Sud frappe à la porte de Sonatrach pour former ses ingénieurs
Malgré ces discussions, Naturgy est resté silencieux sur ses intentions futures. Actuellement, CriteriaCaixa détient 26,7 % du capital, suivi par CVC (20,7 %), GIP (20,6 %) et EFM (16,9 %). CriteriaCaixa a également refusé de commenter le retrait de TAQA.
Quel rôle joue SONATRACH dans les relations énergétiques entre l’Algérie et l’Espagne ?
L’entrée de TAQA dans Naturgy aurait pu perturber les relations énergétiques entre l’Algérie et l’Espagne. D’autant que SONATRACH détient déjà 4,1 % de Naturgy et reste le principal fournisseur de gaz de l’Espagne.
En effet, l’Algérie, partenaire gazier majeur de l’Espagne, a maintenu son opposition exprimée lorsque la tentative d’acquisition de TAQA a échoué l’année dernière. Suite à ce scandale, TAQA avait de nouveau contacté le fonds CriteriaCaixa pour « réactiver » son offre de 24 milliards d’euros pour la compagnie énergétique espagnole.
En février dernier, l’Algérie est devenue le deuxième pays exportateur de gaz naturel vers l’Espagne (34,9% du total). Les contrats actuellement en vigueur entre Naturgy et Sonatrach ont été signés il y a plus de 20 ans et sont valables jusqu’en 2030 pour un volume annuel d’environ 5 milliards de mètres cubes.
🟢 À LIRE AUSSI : Ce produit algérien s’aiguise pour l’export : 2000 T en partance pour l’Espagne et la Chine
SONATRACH et Naturgy entretiennent également des relations commerciales, industrielles et financières étroites, le premier contrat entre les deux parties remontant à 1965.
L’Algérie a augmenté ses exportations de 7% en février 2025, dans un contexte d’amélioration des relations diplomatiques et de reprise du commerce après la crise provoquée par le changement de position de Pedro Sánchez il y a trois ans concernant le conflit du Sahara occidental.