La vie politique est impitoyable et cruelle! La présidentielle 2014 a mis le feu aux poudres par la faute d’un seul homme. Un seul. Parce qu’il a été intronisé patron du plus grand parti politique du pays, il a cru détenir un pouvoir morganatique pour s’acharner à briser la statue du Commandeur. Celle du puissant général Tewfik, à la tête du DRS, ce puissant appareil de renseignement que l’Algérie a mis des années à construire. Nos services ont subi, par la folie d’un homme, la pire attaque de toute leur existence.
Le Président Bouteflika, par sa sortie inattendue qu’il a faite hier, a remis la machine en ordre de marche. C’est un réquisitoire implacable qu’il a dressé contre les auteurs de cette ignominie dont l’Algérie se rappellera encore longtemps. Hier, Bouteflika, en sa qualité de chef suprême des armées, n’a pas laissé place au doute. Il a fait montre d’une intransigeance sans pareil contre ces nouveaux aventuriers de la République. «Toucher au DRS, c’est toucher à l’Algérie.» Voilà résumé le message présidentiel que tous les citoyens de ce pays attendaient depuis qu’un homme, intronisé chef de parti, s’est cru autorisé à franchir, sans coup férir, le Rubicon.
Le rappel à l’ordre présidentiel est venu sauver les meubles à quelques semaines seulement d’une échéance électorale capitale pour le pays, cela à un moment où le contexte régional est marqué par une dangereuse dégradation. Bouteflika a recadré sévèrement Saâdani après son festival de gracieusetés contre le DRS.
Qui a instillé le poison d’une «guerre» inventée entre deux hauts responsables dont la mission de chacun était de veiller, avant tout, à assurer la stabilité de la nation? Cette séquence mettant aux prises des hommes se targuant d’être proches de l’entourage présidentiel s’attaquant au chef du DRS, a pris fin. Et elle est morte de sa plus belle mort grâce à un homme: le Président Bouteflika. Il fallait vite éteindre les feux de la fitna et étouffer la cacophonie médiatique qu’on a accru à dessein pour enflammer toute la classe politique.
Le message présidentiel, avouons-le, a fait l’effet d’un baume au coeur. Il a stoppé net les coups bas d’une mafia politico-financière qui a planifié une vraie OPA sur l’Algérie tout entière.
En expert averti, le Président a compris, et bien compris, que la «politique c’est parler aux gens». Il l’a fait avec brio et avec toute la conviction que l’on était en droit d’attendre de sa part. Le peuple lui sera redevable d’avoir pris toutes ses responsabilités pour enrayer une crise dont les effets menaçaient de devenir ravageurs pour l’avenir de la République et rompre avec cette ronde de soupçons et son climat délétère, surtout quand le problème en question concernait l’armée et ses généraux. Le général Tewfik a été pris pour cible et on l’a chargé de tous les péchés de l’Algérie. Pas par la majorité des Algériens, ni par la classe politique, ni par les médias qui, eux, ont blâmé l’auteur de propos inacceptables, faits sur mesure, à un site électronique dans le but évident de «casser la machine», ce bouclier de protection assurant la protection du pays. Saâdani a failli détruire la crédibilité de toute notre armée et de tous ses généraux, ouvrant ainsi la voie à toutes les aventures, possibles et imaginaires, mettant en péril notre souveraineté nationale. Saâdani est allé loin.
Trop loin. Il est grisé par ce qu’il croit être une conquête glorieuse en s’attaquant au général Tewfik, au DRS et à ses hommes, ce qui n’est en fait, et la réalité vient de le démontrer, qu’un trophée empaillé. Cet homme, derrière un discours de façade démocratique et de soi-disant construction d’un Etat civil, a monté de toutes pièces un complot imaginaire pour ensuite entraîner derrière lui une meute de couards dont l’unique gloriole est d’avoir amassé des fortunes leur promettant de s’emparer des manettes du pays.
Face au général Tewfik, impassible serviteur de l’Etat, cette fable du «putsch électoral» a fini par éclater comme un ballon de baudruche.
L’Algérie a frisé le drame. Elle en est sortie indemne. Mais l’alerte rouge demeure!