Alerte : La drogue se propage en milieu scolaire

Alerte : La drogue se propage en milieu scolaire

45 % DES LYCEENS CONSOMMENT LA DROGUE EN ALGERIE

L’école algérienne n’est pas à l’abri du phénomène de la drogue qui frappe

notre société. La consommation de drogue se propage d’une manière dangereuse en milieu scolaire, les chiffres rendus publics dernièrement par l’Office national de lutte contre la toxicomanie sont alarmants. Selon le Dr Messaoudi, 45 % des lycéens algériens se droguent, presque la moitié de nos lycéens. ‘’Un tel constat est très grave selon le directeur général de l´Office national de la lutte contre la drogue et la toxicomanie, Abdelmalek Sayeh.

Alors que les adolescents algériens s’adonnent de plus en plus à l’expérimentation des stupéfiants, les responsables de l’enseignement et la société civile se mobilisent pour combattre le phénomène. Les experts s’accordent à dire que la première étape est de mettre un frein à la consommation du tabac chez les adolescents. Depuis ces deux dernières années, les enseignants algériens tirent la sonnette d’alarmes autour de la consommation de la drogue en milieu scolaire. Saisi par l’ampleur du problème, les experts signalent que la lutte contre les réseaux de trafic des drogues dans les établissements scolaires constitue l’une des priorités. La nouvelle stratégie gouvernementale repose sur la prévention à travers l’implication des associations de parents, des responsables des établissements scolaires afin de sensibiliser les élèves sur le danger des drogues et des réseaux de trafic. Les luttes implacables contre le phénomène et les rudes batailles menées par les services de sécurité tendent irrémédiablement de resserrer l’étau autour des dealers. Il est impératif de lancer une stratégie de lutte contre la commercialisation des drogues dans les entourages des établissements scolaires. Les dealers fréquentent le voisinage des écoles et mobilisent même des élèves pour écouler leur marchandise. Pour contrer l’influence de ces dealers, les services de sécurité et les responsables des établissements scolaires effectuent un vrai travail de renseignements. Du côté de la société civile, on essaie de véhiculer un message de sensibilisation. Le phénomène nécessite l’implication de tous les acteurs de la société.

Selon les spécialistes, la responsabilité de la consommation de la drogue incombe en premier lieu à la famille qui ne prête pas une attention suffisante à l’adolescent. « Il faut entamer un vrai dialogue avec l’élève pour pouvoir le comprendre. Les associations algériennes ne ménagent aucun effort pour impliquer les élèves et les inciter à participer dans l’effort de sensibilisation.

EN 2005 : 5 400 LYCEENS ONT CONSOMME LA DROGUE

Aussi faut il le signaler, selon les statistiques le nombre de lycéens qui se droguent représentent 32% suite à une étude réalisée en 2005 et qui a touché un échantillon de 5 400 lycéens. Touchant les wilayas d’Alger, Ouargla, Tamanrasset et Aïn Defla, cette enquête a révélée que pour la seule capitale plus de 24% de lycéens consomment de la drogue sous toutes ses formes. Aujourd’hui, l’on constate que toutes les enquêtes faites font ressortir que les villes frontalières et le centre sont les plus touchées par le phénomène de la drogue. Une personne sur cinq se drogue. Les régions des Hauts Plateaux et le grand Sud sont les plus épargnées par le phénomène. Le problème de la drogue est un phénomène national et il faudrait la mobilisation de tout le monde, notamment les ministères de l’Education nationale et de la Jeunesse et des Sports, pour y faire face. Plusieurs activités ont été réalisées dans ce sens par des pièces théâtrales, des magazines scolaires, des exposés ainsi que des visites à des toxicomanes. Eradiquer la consommation de stupéfiants dans les collèges et lycées en Algérie, certes c’est une tache ardue mais pas impossible.

QUAND LE JOINT REMPLACE LE STYLO..!

Selon les statistiques, de nombreux élèves ont été exposés à la drogue ne serait ce que pour une seule tentative. Farid est un jeune lycéen. Il est en classe terminale. Il étudie dans l’un des établissements de la capitale. Il est bien athlétique, toujours souriant. Lorsqu’on le regarde, on ne décèle jamais sur son visage les symptômes d’un consommateur de drogue. Pourtant, chaque matin, nous a-t-il avoué, il fume son joint. Il dit ne pas pouvoir s’y soustraire. Avant qu’il ne rejoigne son lycée, il faut qu’il prenne sa dose. Cette habitude, commente-t-il, lui colle depuis presque deux ans. Il raconte : «Je commençais à fumer ‘lah’chicha’ en première année secondaire. C’est des copains à moi qui me l’ont appris. Au départ, je me sentais au paradis après avoir fumé. Mais avec le temps, j’ai fini par comprendre que se droguer ne mène pratiquement à rien.» Ils sont nombreux les élèves qui s’adonnent, comme Yacine, à la drogue. A qui la faute ?

Madjid 16 ans, dit qu’il a procédé à une première tentative de prendre un mégot de hachich offert par une fille de sa classe, alors que cet adolescent n’a jamais pris un seul mégot de cigarette dans sa vie. « Mais, tous les jeunes de son âge veulent ne serais qu’une seule fois dans leur vie concourir à cette tentation. »C’était une expérience désastreuse », déclare t’il un autre adolescent. J’ai failli être expulsé du lycée. Heureusement que ma mère était là pour me sauver. Je connais d’autres jeunes des deux sexes qui ont continué dans la voie de la drogue à partir de ce jour-là. » Ghali 15 ans, déclare prendre des psychotropes depuis déjà une année. « Je dois me montrer homme devant mes amis au collège. Nous sommes plusieurs à se partager cette même activité », Quant à Youcef est conscient du danger que représentent les psychotropes sur sa santé. Mais il persiste à emprunter la même voie pour oublier, dit-il, les problèmes qu’il vit au sein de sa famille. « Je ne peux pas arrêter », ajoute-t-il. « Les pilules me permettent de me sentir heureux face aux autres. Mes parents sont toujours en conflit et me prêtent peu d’attention. Pour ne pas perturber leur quiétude, ils me donnent l’argent sans jamais me conseiller comment j’allais la débourser. Selon les échantillons pris par les spécialistes à travers leur rapprochement avec des lycéens, il a été porté de constater l’existence de deux catégories de consommateurs. Il s’agit de ceux qui se droguent de leur propre volonté et ceux qui sont poussés à le faire sans le vouloir et ce, afin d’échapper à un quotidien difficile à supporter. C’est le cas, notamment, de Salim, venu, inéluctablement sans le vouloir, dans le monde des drogués car ses parents se querellent souvent. «Souvent mon père vilipende ma mère devant mes yeux et ose mettre un grand désordre dans la maison. Ne pouvant plus supporter ces scènes, je me suis retrouvé malgré moi à consommer du Hachich». Les problèmes quotidiens auxquels font face les parents ne les affranchissent pas de cette responsabilité. Car, faut-il encore le dire, un parent devrait surveiller de près ses enfants, notamment lorsque ceux-ci sont adolescents. Cette période importante dans la vie d’un individu est propice à tous les dangers. Même si l’enfant ne souffre d’aucun problème, il pourrait, si l’environnement dans lequel il évolue n’est pas sain, toucher à la drogue. Ces cas, nous les retrouvons dans les grandes villes où les délinquants et autres exclus de la société se côtoient. Et afin d’éviter ces promiscuités, l’information constitue un vecteur privilégié de la lutte contre la toxicomanie auprès des jeunes en milieu scolaire. La logique de prévention centrée sur les produits est désormais reléguée au profit d’une prévention globale des comportements de consommation et plus largement des conduites à risque. L’information et la sensibilisation doivent conduire les élèves à être acteurs de leur propre santé et à leur faire prendre conscience de leur responsabilité. Si pour les parents d’élèves le phénomène de la drogue n’est pas une réalité, les associations spécialisées dans ce domaine, notamment la Fondation pour la recherche médicale, la consommation de stupéfiants est un fléau qui s’est installé en Algérie ces dernières années, particulièrement en milieu scolaire. Il faudrait, si l’on veut protéger l’avenir de nos enfants, l’éradiquer le plus tôt possible. Mais pour ce faire, il est important, voire inéluctable de situer la responsabilité des un et des autres.

LES PARENTS N’ONT PLUS L’AUTORITE SUR LEURS ENFANTS !

Les adolescents sont une proie facile pour les trafiquants de drogues », selon les psychologues, « Il s’agit plutôt de vulnérabilité », expliquent-t-ils.  » Les adolescents, notamment les lycéens, ne connaissent pas vraiment l’ampleur du danger et sont vite séduits par les trafiquants et même leurs amis. Ils ne tiennent pas compte des discours moralisateurs sur les dangers de la drogue. » « Lorsque la famille ne joue pas son rôle, elle laisse le vide à la déviation ». Beaucoup de citoyens déclarent que les parents n’ont plus l’autorité sur les enfants et par conséquent, les professeurs ont perdu également leur pouvoir face aux élèves.  » Il y a quelques années, les élèves étaient différents et écoutaient les directives des enseignants car la famille laissait à ces derniers la marge de manœuvre. A présent, les parents n’acceptent pas que le professeur discute de la vie leurs enfants », indiquent t’ils. Selon eux, cette réalité est désastreuse que vivent certains jeunes. Ils affirment que plusieurs familles sont coupables envers leurs enfants et les poussent, à cause de leur comportement négatif, vers la débauche. Les associations et les enseignants ne doivent pas baisser les bras affirment t’ils, tout en commençant par mener des actions de lutte contre le tabagisme. Les experts sont d’accord sur le fait que l’éradication de la tabagie adolescente est le premier pas vers la lutte contre la drogue en milieu scolaire. Selon les spécialistes en toxicomanie, fumer du tabac ouvre la porte à la consommation d’autres produits narcotiques, dont le cannabis. Selon une étude récente révèle que l’âge moyen d’un fumeur en Algérie est de 17 ans.

G.A