«Si tu veux me virer, fais-le !» > «Je n’ai pas de contrat, mais des chèques de garantie de 75 000 €» > «C’est toi qui as divisé les joueurs» > «Je suis jaloux de l’USMA»
Les dernières sorties du premier responsable du Mouloudia d’Alger concernant son entraineur en chef, Alain Michel, ont fini par irriter ce dernier. Dans cet entretien, le Français, qui avait l’habitude de gérer tous les problèmes du MCA, se dit dégoûté de faire semblant de ne rien lire et entendre et décide de nous dire tout.
Omar Ghrib a dit, il y a quelques semaines, qu’Alain Michel était libre de partir à l’USMA s’il le désirait et qu’il pouvait lui trouver un remplaçant rien qu’en claquant des doigts. Hier encore, le responsable mouloudéen ajouta une couche en annonçant qu’il a déjà un entraîneur en tête. Alain Michel dira à ce propos : «S’il aurait voulu me virer, il l’aurait fait depuis longtemps.
Omar sait que je suis en train de faire du bon boulot. Je ne sais pas pourquoi il dit toutes ces choses à mon propos. Je ne sais pas aussi ce qu’il a derrière la tête, mais ce que je sais par contre, c’est que je suis prêt à partir quand il le veut. J’étais prêt à me battre et me bagarrer contre tous les problèmes qui secouent le club, mais si maintenant je dois me bagarrer contre lui, alors là, je dis stop. Je n’ai plus de force ni le moral pour ça. S’il veut me virer qu’il le fasse directement, sans dire toutes ces choses qui n’ont aucun fondement.»

«Je n’ai pas de contrat, mais des chèques de garantie de 75 000 €»
On a essayé de savoir ce qui retient Omar à le faire, surtout qu’Alain Michel n’a pas signé de contrat, donc qu’il ne devra pas payer les 58 000 € qu’il doit à son entraîneur, Alain Michel nous donna une très bonne explication. «Moi, j’ai la chance d’avoir mon indépendance.
Je signerai le contrat le jour où il y aura un virement à la signature. Et puis, qui signerait mon contrat ? Il n’y a même pas de P-DG ! Je ne suis pas né de la dernière pluie. Pour ce qu’ils me doivent comme argent, je saurai le récupérer quand le temps viendra. Je vous informe que j’ai des chèques de garantie de 75 000 € valables jusqu’en 2012.
C’est plus que la somme que le club me doit. Je n’ai pas voulu utiliser cela parce que j’estime que je suis toujours ici et jusqu’à preuve du contraire, le club devra me payer incessamment. Et puis, pour être franc avec vous, je suis là parce que je heureux ici et que je prends du plaisir à entraîner ces garçons. Quand ce sentiment disparaîtra, je disparaîtrai du paysage du MCA moi aussi.»
«Omar, c’est faux, je n’ai jamais passé de soirées chez Haddad»
«Il dit que je passe mes soirées à Hydra chez Haddad, c’est faux. Je ne suis jamais allé voir cet homme. Vous pensez qu’un homme d’affaires comme ce monsieur a le temps et le besoin de passer ses soirées avec l’entraîneur du Mouloudia ? Soyons sérieux ! c’est vrai que je dis des fois du bien de l’USMA. C’est vrai que je pars souvent les voir pour les superviser avant le derby, mais je n’ai jamais discuté avec un de leurs responsables pour prendre les rênes du club. A ma connaissance, ils ont Noureddine Saâdi qui est un très bon coach, alors ce sujet n’a aucun fondement.»
«Oui, c’est parce que j’aime le Mouloudia que je suis jaloux de l’USMA»
Pour toutes ses déclarations élogieuses à l’encontre du rival l’USMA, Alain Michel explique : «Mais c’est parce que je suis jaloux. Jaloux de ce qu’ils ont fait l’intersaison dernière.
Contrairement aux autres clubs, l’USMA a ouvert son capital, ils ont un actionnaire majoritaire, un vrai patron qui assure le fonctionnement de ce club. Contrairement à nous. Je suis jaloux parce que le Mouloudia doit être le plus grand club d’Algérie et du Maghreb. L’USMA est bien partie dans le professionnalisme, alors que nous… on est pire que la saison dernière.»
«J’en ai ras le bol des mensonges et des promesses»
Pour ses revendications, l’entraîneur du Mouloudia dit qu’il en a marre d’entendre toujours la même chanson. «Au Mouloudia, c’est mensonges après promesses, après mensonges, après promesses… J’en ai ras le bol de tout ça moi. Je suis un entraîneur de football, je ne suis pas obligé de supporter leur irresponsabilité. Je ne peux pas aussi gérer ni commander des joueurs non payés. Qu’ils assurent le minimum au moins, parce moi et les joueurs nous avons fait notre travail à merveille. On a gagné le championnat, cette année on est en finale de la coupe de l’UNAF.»
«Tu aimes occuper le terrain et dire que tout va bien, alors que c’est faux»
Toujours s’adressant à Omar Ghrib, le technicien français ajoute : «Omar Ghrib aime occuper le terrain, il adore ça… Dire que tout va bien et que le Mouloudia va recruter au mercato, qu’il a des joueurs en tête et maintenant il a un entraîneur en tête…Pourquoi dire ça ? Pourquoi ne pas dire la vérité aux gens. La situation est catastrophique, rien ne va bien, le club est endetté, on n’a pas de P-DG, on n’a pas d’argent, ni de stade… Se cacher derrière les succès de l’équipe ne règlera rien. Les problèmes, il faut les affronter, non les fuir.»
«Il a largement payé certains joueurs et non les autres, le groupe risque d’être divisé»
Toujours sur la gestion du club, Alain Michel cite un exemple frappant de la mauvaise gestion des responsables. «Omar Ghrib a largement donné de l’argent à certains joueurs alors que d’autres n’ont rien reçu ! Comment voulez vous qu’il y est un esprit de groupe dans ce cas-là ? L’union qui a fait notre force la saison dernière est menacée… Il fallait payer tout le monde ou ne payer personne. Ou alors distribuer la somme qu’ils avaient à tout le monde et chacun aurait eu sa part. Pour l’instant ça va, l’UNAF et ce match de l’USMA ont rassemblé tout le monde, mais après ça, on ne peut rien garantir.»
«Les gens ne viennent plus nous voir parce qu’ils savent qu’on est divisés»
«Vous savez, on a assez de problèmes comme ça. Si on ajoute maintenant tout ce qu’Omar fait et dit dans la presse…, J’aurais aimé que Ghrib se pose la question : pourquoi les gens ne viennent plus nous voir au stade ? Pourtant, il y a quelques années, le 5-Juillet affichait complet même si l’équipe jouait la relégation. Vous savez pourquoi, parce qu’ils savent qu’on est divisés. Ils savent aussi qu’on est en train de bricoler. Pour finir cet entretien, je dirais ce que je dis toujours, si je pars du Mouloudia, ça sera certainement pour une question d’argent.»