Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a appelé les manifestants à étendre leurs mouvements en Tunisie et en Algérie, afin de renverser les pouvoirs en place et instaurer la charia, a rapporté jeudi le service américain de surveillance des sites islamistes SITE.
Dans une vidéo de 13 minutes, le chef d’Aqmi, Abou Moussab Abdel Wadoud, suggère aux contestataires tunisiens, qui manifestent depuis un mois, « de nous envoyer leurs fils afin qu’ils reçoivent un entraînement militaire », a rapporté SITE.
« Nous vous offrons notre soutien et notre réconfort ainsi que notre aide dans votre détresse et votre soulèvement », a déclaré le dirigeant islamiste.
Abou Moussab Abdel Wadoud a appelé les Tunisiens à se soulever dans tout le pays contre « le régime corrompu, criminel et tyrannique » en place à Tunis et à établir la loi coranique, la charia.
« Nous exercerons tôt ou tard des représailles contre vos tortionnaires et leurs maîtres », a-t-il menacé.
Des affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu jeudi à Tunis et sa banlieue dans le cadre d’un mouvement sans précédent de contestation du régime, qui a fait 66 morts en un mois selon une ONG des droits de l’homme.
Le président Zine El Abdine Ben Ali s’est engagé jeudi soir à quitter le pouvoir au terme de son mandat en 2014 et a ordonné la fin des tirs contre les manifestants, dans l’espoir d’apaiser la contestation.
A propos des manifestations en Algérie, le dirigeant d’Al-Qaïda les a qualifiées de « prévisibles, honorables et positives » et estimé qu’elles ne pourraient atteindre leurs objectifs que par le renversement du président Abdelaziz Bouteflika.
Il a accusé Alger d’avoir « vendu le pays, acculé le peuple à la pauvreté et propagé la corruption ». Les dirigeants algériens « ont volé l’argent du pays et l’ont partagé avec leurs maîtres français et américains », a-t-il lancé.
« Nous vous vengerons et nous tiendrons dans vos rangs avec nos fusils contre les criminels apostats », a menacé Abou Moussab Abdel Wadoud.
Des émeutes en Algérie ont fait cinq morts la semaine dernière selon plusieurs témoignages mais le calme est revenu après une baisse des prix des aliments de base ordonnée par le pouvoir.