Al Qaida recrute des centaines de bambins «djihadistes», Les «enfants-soldats» réapparaissent au Mali

Al Qaida recrute des centaines de bambins «djihadistes», Les «enfants-soldats» réapparaissent au Mali
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A Tombouctou tout comme à Gao et Kidal, les groupes salafistes armés recrutent des enfants pour en faire de potentiels «djihadistes». «Enfants-soldats» ou enfants djihadistes, peu importe le nom, le plus inquiétant c’est que la sphère d’Al Qaida au Maghreb fait des enfants maliens sa nouvelle machine de guerre.

Au moment où Bamako, capitale du Mali, ménage son nouveau gouvernement et à l’heure où les Etats membres de la Cédéao affichent leur détermination à intervenir militairement contre les groupes djihadistes qui contrôlent le Nord du Mali, Al Qaida au Maghreb continue à enrôler massivement des enfants. Insensibles aux appels de l’Unicef et autres ONG internationales, les terroristes d’Aqmi, du Mujao et d’Ansar Edine intensifient les recrutements en ciblant particulièrement les enfants et adolescents de Tombouctou, Gao et Kidal pour en faire des combattants. Des centaines d’enfants ont ainsi été recrutés depuis mars dernier et entraînés au maniement des armes, selon plusieurs sources maliennes. Une démarche qui reflète les préparatifs sérieux des groupes extrémistes à une intervention militaire de la Cédéao. Parallèlement, les observateurs continuent de soupeser les forces en présence et les difficultés d’une opération militaire à l’issue incertaine. Parmi les contraintes, ils relèvent que les pays voisins du Mali restent profondément divisés sur les modalités d’une intervention, voire sur l’opportunité d’une telle opération. Face à Alger qui refuse une intervention militaire au Nord du Mali, du moins elle temporise une telle démarche non calculée à l’avance, Niamey tout comme Dakar, veut une action militaire rapide contre les groupes armés. Une divergence de positions qui, malheureusement, joue au profit des groupes terroristes. Face à cette situation, d’autres pays, tels que la France, tentent de pointer leur nez dans la région du Sahel, pour soi-disant combattre Al Qaida. D’autre part, la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’Onu sont encore hésitants, craignant de se retrouver empêtrés dans un nouvel Afghanistan. Le Conseil de sécurité exige d’avoir plus de détails sur les forces alignées par les pays membres de la Cédéao, les moyens militaires et logistiques à déployer et les objectifs de l’intervention avant de cautionner une telle entreprise. En face, les groupes islamistes même s’ils paraissent divisés, ont l’avantage d’une grande connaissance du terrain. Que ce soit le Mujao, Aqmi ou Ansar Edine, tous adhèrent à la doctrine djihadiste d’Al Qaida qui fait de la lutte contre l’Occident et les régimes locaux alliés son credo. D’ailleurs, ces fous de Dieu ont déjà instauré la chariaâ dans les villes maliennes qu’ils contrôlent. Non seulement des tombeaux ont été détruits, mais la soif des islamistes armés est allée plus loin en coupant les mains des personnes accusées dans des affaires de vol. Ils ont ensuite exigé le voile pour les femmes maliennes et détruit des dépôts de vente de boissons alcoolisées. Face à cette menace, les pays du Sahel semblent incapables d’apporter des solutions, voire pourchasser les terroristes.

Par Sofiane Abi