Al-Qaïda : procès aux assises de Paris

Al-Qaïda : procès aux assises de Paris

Huit hommes, dont le Franco-Algérien Ouassini Cherifi, comparaissent depuis aujourd’hui (lundi 3 janvier) devant la cour d’assises spéciale de Paris dans un dossier de financement présumé du terrorisme islamiste, mêlant djihad et grand banditisme.

Le procès, qui doit durer quatre semaines, a débuté en fin de matinée avec une heure et demie de retard, en raison de l’arrivée tardive de l’un des quatre accusés comparaissant libres. Une grande partie de cette première journée doit être consacrée à la lecture de l’ordonnance de mise en accusation, les personnalités des accusés devant être examinées demain.

Cherifi, dit « le Turc », 36 ans, a déjà été condamné en 2002 à cinq ans de prison pour un trafic de faux passeports en lien avec des réseaux islamistes. Dans le dossier jugé jusqu’au 28 janvier par la cour d’assises spéciale (composée uniquement de juges professionnels), il est présenté par l’accusation comme la tête pensante d’un groupe de malfaiteurs dont les braquages devaient servir à financer les réseaux d’Al-Qaïda. L’arrière-salle d’un restaurant de Clichy-sous-Bois (Seine-St-Denis) acquis par Cherifi, « Le Rendez-vous gourmand », aurait servi de base logistique aux membres du groupe qui, selon des témoignages, tenaient des propos violents, proféraient des menaces ou se proposaient de mourir en martyr.

Aux côtés de Cherifi comparaissent trois autres accusés détenus, Mourad Feridhi, un Tunisien de 39 ans déjà condamné trois fois, notamment pour vol avec arme, Manoubi Ben Hadj Brahim, un Tunisien de 34 ans, et Hichem Ezzikouri, un Français de 31 ans. Les quatre autres accusés, parmi lesquels deux frères de Feridhi, comparaissent libres, sous contrôle judiciaire.

Parmi les faits reprochés aux accusés figurent un braquage raté d’une société de transport de fonds (Sécuritas) de Beauvais (Oise) en 2005 et un vol de sacs de documents dans un site de transport de colis (Chronopost) de Fretin (Nord). Sur les indications fournies par un des accusés après son interpellation, les enquêteurs avaient découvert dans un box de Clichy-sous-Bois un arsenal composé d’explosifs et d’armes de guerre.