Al Qaida Maghreb libère Werner Greiner

Al Qaida Maghreb libère Werner Greiner

La libération par Al Qaîda du ressortissant suisse, Werner Greiner, est survenue après 182 jours de séquestration, quelque part entre le nord du Mali et l’extrême Sud algérien.

Les ravisseurs qui auraient demandé une forte rançon font partie du groupe d’Abou Zeïd, émir-adjoint de la zone sud dirigée par Mokhtar Benmokhtar, avant sa dissidence et sa récupération par Droukdel.

Benmokhtar est un membre fondateur du Gspc et il est l’émir de la zone 9.

Il est clair que les terroristes renforcent leurs capacités financières notamment par des rançons versées par les pays dont sont issus les otages, ainsi que la corruption des notables et des personnalités influentes de chaque zone traversée.

LG Algérie

A cela, il faut ajouter l’argent provenant des filières de trafics d’armes, de drogues et autres métaux précieux.

Le Mali, un pays sous pression, n’a toutefois, pas les moyens et l’expertise pour déloger Al Qaîda de la vaste zone sahélo-saharienne.

Il convient de rappeler que dans la foulée de la logique du chantage, Al Qaîda avait lancé le 24 avril dernier un ultimatum aux Britanniques.

Les ravisseurs ont exigé la libération du Jordanien, Abou Koutada, de son vrai nom Omar Othman, considéré par la justice espagnole comme le bras droit d’Oussama Ben Laden en Europe, détenu en Grande-Bretagne.

Mais, selon des sources sécuritaires, Abou Zeîd réclamerait une rançon importante, le double de ce qu’aurait pris Benmokhtar, pour la libération des deux diplomates canadiens.

Une rançon de 8 millions d’euros, 4 pour la libération des deux diplomates canadiens (détenus par Benmokhtar) et 4 autres, pour celle d’une Suissesse et d’une Allemande détenues par Abou Zeïd.

Ce dernier réclamait 4 autres millions d’euros pour la libération des deux touristes encore en captivité. L’un deux, un Britannique, a été exécuté.

En fait, Abou Zeïd, qui détient deux touristes, escomptait une «importante dîme» du fait que la première partie de l’argent qu’il aurait reçue est en deçà des 14 otages qu’il détenait, d’autant plus que son rival Benmokhtar a pu arracher la même rançon que lui pour moins d’otages.

Ce qui fait croire qu’Abou Zeïd aurait reçu une importante rançon en contrepartie de la libération du dernier otage.

L’otage suisse enlevé le 22 janvier au Niger et détenu par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), Werner Greiner, a été libéré dimanche dans le nord du Mali, selon une dépêche de l’AFP citant pour source les autorités locales maliennes.

«L’otage suisse a été libéré, il est très fatigué et il va rejoindre bientôt sa famille en passant d’abord par Bamako», a déclaré une source proche des autorités locales dans le nord du Mali.

Werner Greiner a été libéré dans le nord désertique du pays, et récupéré par les autorités de la région de Gao.

Une offensive menée, mardi 16 juin, par l’Armée malienne contre une base de la branche maghrébine d’Al Qaîda, s’est soldée par la mort de vingt-six «combattants islamistes», selon une source militaire.

L’opération a été menée dans l’extrême nord du Mali, à la frontière avec l’Algérie, sur le territoire de la localité de Garn-Akassa.

Cette attaque a eu lieu plus de deux semaines après l’assassinat d’un otage britannique, Edwin Dyer.

Capturé en janvier au Niger voisin en même temps que trois autres touristes, il avait été le premier otage exécuté par Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi).

Seul le ressortissant suisse, Werner Greiner, est resté en vie entre les mains des ravisseurs jusqu’à hier.

La connexion entre les réseaux de contrebandiers et les terroristes est avérée.

Al Qaîda est même impliquée dans le trafic de diamants en Sierra Leone, de métaux précieux en Tanzanie, de drogue en République du Congo.

Les terroristes de cette nébuleuse venant du Moyen-Orient et du Maghreb sont généralement repérés au nord du Mali, dans la bande frontalière algéro-malienne.

La partie nord de Tombouctou vers la Mauritanie et le Niger constitue également leur base de repli.

Les deux principaux groupes qui courent la vaste zone sahélo-saharienne sont ceux de la phalange des «Molathamoun» dirigée par Mokhtar Benmokhtar et composée de plus de 80 terroristes originaires de la Mauritanie et du Sahel, et ceux de la phalange rivale des «Fatahinne», composée de près de 80 terroristes issus des pays du Sahel sous la férule d’Abou Zeïd, dissident de Benmokhtar.

Les deux groupes armés de kalachnikovs, RPG et SPG, pistolets automatiques et équipés de 4×4, ont des points communs à savoir, l’utilisation des zones proches de la Mauritanie comme base de repli et de contact et l’utilisation de même procédé d’activités à l’image des kidnappings des touristes étrangers et le trafic de drogue.