«Jacob Koko est un corrompu, il est connu partout en Afrique. Face à la JSK, il nous a privés d’un but valable»
«C’est moi qui ai donné mon accord aux dirigeants d’Al Ahly pour contacter Djabou»
Après Issam Al Hadary, c’est un autre Egyptien qui nous a accueillis chez lui. Il s’agit de Hossam Al Badry. L’ex-entraîneur d’Al Ahly du Caire, actuellement à Al Merrikh, a répondu à nos questions. Il a profité de cette occasion pour présenter ses excuses au peuple algérien. Appréciez !
Tout d’abord, merci d’avoir accepté notre demande et de nous avoir invités ici chez vous…
Il n’y a pas de quoi. Soyez les bienvenus chez moi à Khartoum. Comme vous le savez, je suis le nouvel entraîneur d’El Merrikh. Il est de mon devoir de répondre favorablement à votre sollicitation, vu qu’on est dans le même domaine et qu’on est tous des frères
Vous vous êtes engagé avec El Merrikh, alors que personne ne s’y attendait…
Oui, c’est vrai. L’an dernier, j’ai pris la décision de quitter Al Ahly. Ma décision était irrévocable, car on a été ingrats envers moi. C’était ma première expérience en tant qu’entraîneur en chef d’un club. L’an dernier, j’ai conduit El Merrikh à la victoire en championnat, à la finale de la Coupe nationale mais aussi à la demi-finale de la Ligue des champions.
Pour en revenir à mon ancien club, je dois dire que ce n’était pas moi la cause de cet échec. Les gens en Egypte n’ont pas voulu comprendre que les joueurs d’Al Ahly qui faisaient les beaux jours du club et de la sélection ont vieilli. Il y a cinq ans, Wael Gomaâ et Aboutrika avaient 25 ans, ils étaient jeunes. Actuellement, ils ont dépassé la trentaine. La direction d’El Merrikh m’a contacté par la suite et j’étais très honoré par cette proposition que j’ai acceptée.
Pensez-vous vraiment que les problèmes d’Al Ahly sont dus à l’âge de ses joueurs ?
Oui, bien sûr. Le niveau du club a beaucoup baissé, car les joueurs ont vieilli. C’est la vérité, il ne faut pas se voiler la face ni avoir peur des mots. Il faut un renouveau. Pour ce faire, il faut du temps et, cela, je pense que les supporters du club ne l’ont pas accepté. Ils sont impatients, ils veulent des titres. Je tiens à préciser que cela se passe ainsi dans le monde entier, pas uniquement en Egypte. Par le passé, il y avait le Milan AC qui dominait le monde, mais après la fin du cycle, c’est un autre club qui l’a remplacé. Ça se passe comme ça. Manchester United avait, lui aussi, dominé le football mondial à un certain moment, mais il fut remplacé par un autre club. J’ai donc préféré quitter le club et sortir par la grande porte. Je l’ai laissé dans le haut du tableau, comme je l’ai trouvé.
Entrons maintenant dans le vif du sujet, avec Al Ahly, vous avez affronté la JSK en Ligue des champions. Lors du match aller à Tizi Ouzou, vous avez évoqué l’arbitrage, la pression et autre chose… C’est l’occasion pour vous de vous expliquer, non ?
Oui, je le dis et je le redis encore, c’est l’arbitre togolais, Jacob Koko, qui a nous a fait perdre. C’est un arbitre connu à l’échelle africaine. Il est corrompu. On peut l’acheter avec quelques sous. C’est lui qui a influé sur le cours de la rencontre. La JSK est une très bonne équipe qui avait montré un très beau visage. Seulement, en Algérie, on avait commencé à dire que la JSK allait remporter la Ligue des champions. Moi, j’étais convaincu qu’elle ne décrocherait pas le trophée. Même si la JSK compte en son sein de bons éléments, ils n’ont pas assez d’expérience.
Mais la victoire de la JSK était nette et sans bavure…
Ecoutez, la JSK a fourni un bon match, c’est vrai. Les Algériens ont dominé la première mi-temps, alors que nous, on a dominé la seconde. C’était une rencontre très équilibrée entre les deux équipes. Cependant, Jacob Koko a influé sur le cours du match. On avait inscrit un but valable qu’il a refusé pour un hors-jeu imaginaire. Vous voyez comment il a influé sur le cours du match ?
A la fin du match, vous vous êtes distingué par un geste qui a provoqué le public de la JSK…
Non, je n’ai pas provoqué le public de la JSK, j’étais en colère après la défaite de mon équipe. Je pense que c’est légitime, et surtout de la manière dont on avait perdu. Il y avait une ambiance très électrique au stade, en plus de l’arbitrage scandaleux, sans oublier bien sûr ce qui s’est passé la veille de la rencontre. La JSK, je la félicite pour son match.
Justement, pouvez-vous nous expliquer ce qui s’est passé avant le match ?
Il y a eu cette fameuse histoire du bus qui nous transportait vers l’entraînement qui a été attaqué par des supporters. Il a été bombardé par toutes sortes de projectiles. Pour moi, cette rencontre était une occasion pour que les relations entre les deux pays redeviennent normales.
A votre avis, qui est derrière ce conflit entre Algériens et Egyptiens?
Ecoutez, on est des frères, on n’a jamais eu de problème ou de conflit. Il existe des relations fraternelles entre Egyptiens et Algériens, voire historiques. Ce n’est pas à cause d’un match de football que les deux populations doivent s’agiter. Je pense que les médias sont derrière tout ce qui s’est passé. Ils n’ont pas su se comporter, enflammant ainsi un simple match de football.
Mais sur une chaîne égyptienne, certains sont allés très loin en insultant nos martyrs…
Ce n’est ni normal ni faisable d’agir de la sorte à cause d’un match de football. On ne doit jamais insulter les martyrs, quel que soit le pays. Ceux qui l’ont fait ont commis une très grave erreur. Moi, je profite de cette occasion à travers un journal algérien pour présenter mes excuses les plus sincères au nom de tout le peuple égyptien sur cet acte vraiment regrettable.
Votre ex-coéquipier, Mustapha Abdou, a, lui aussi, dépassé toutes les limites en insulté l’Algérie…
Oui, c’est vrai, mais il avait compris par la suite qu’il avait commis une très grave erreur. Il l’a corrigée en faisant l’éloge de l’Algérie et surtout du peuple algérien qui mérite beaucoup de respect.
Vous vous êtes engagé avec El Merrikh qui est domicilié à Oum Dourmane, dans la même enceinte qui a vu l’Algérie l’emporter aux dépens de l’Egypte ; ça vous rappelle quand même de mauvais souvenirs…
Non, jamais ! Cela ne me rappelle rien du tout. C’est un simple match à l’issue duquel l’Algérie a réussi à se qualifier. Je suis un sportif et je connais ce que veut dire l’esprit sportif. Aujourd’hui, on gagne, demain on perd, c’est comme ça. C’est ça le charme du sport.
Que pensez-vous de la production de notre Equipe nationale en Coupe du monde ?
Je pense que vous n’avez pas montré un visage séduisant. Il ne faut pas oublier que c’est la Coupe du monde. Même lorsque vous aviez des générations dorées avec Madjer, Assad et Belloumi, vous n’avez rien fait en Coupe du monde. Je connais très bien le football algérien et j’en ai des souvenirs. J’ai déjà affronté le CR Belouizdad, l’USM Alger et d’autres clubs. Je pense sincèrement que ces dernières années, le football algérien a régressé, alors que vous êtes une nation de football.
Il y avait un Algérien qui était chez vous à Al Ahly, à savoir Saâyoud qui n’a pas eu sa chance…
Non, je regrette infiniment. Saâyoud a eu sa chance. Il a un problème de formation. Je pense qu’il a commencé sa carrière de footballeur un peu âgé. A chaque fois qu’on augmente la charge de travail, Saâyoud se blesse. Il a un problème qui influe toujours négativement sur lui.
Voudriez-vous maintenant nous dire un mot sur ce qui se passe en Egypte ?
C’est triste. Moi personnellement, je le suis. Ce qui se passe est vraiment grave. Toutefois, je suis vraiment heureux que le peuple ait pu exprimer sa volonté pour le changement. Cependant, il faut que cela se fasse progressivement.
Vous avez contacté Djabou, est-ce vous qui avez été derrière cela ?
Oui, c’était moi qui avais donné l’accord pour contacter Djabou. C’est un très bon joueur qui a montré de très belles choses.
Vous pourriez revenir en Algérie dès les 8es de finale de la Ligue des champions en affrontant le Mouloudia d’Alger…
Oui, c’est avec grand plaisir que nous reviendrons en Algérie pour affronter le Mouloudia. C’est un club que je connais très bien. Lorsque j’étais cadet à Al Ahly, le Mouloudia était venu en Egypte et s’est qualifié aux demi-finales. Par la suite, il avait remporté la Ligue des champions. Je me souviens de cette rencontre comme si c’était hier.
De quel joueur vous souvenez-vous surtout ?
Je me rappelle de Kaoua qui était dans les bois et qui a battu à lui seul Al Ahly. Je m’en souviens très bien, il avait fait un match exceptionnel face à la grande équipe d’Al Ahly dirigée par El Khatib. Il avait sorti plus d’une dizaine de buts !!!