Les condamnations se multiplient après la destruction par le groupe État islamique de la cité antique de Nimroud, dans le nord de l’Irak, un joyau archéologique inestimable, une semaine après avoir réduit en miettes des trésors archéologiques dans le musée de Mossoul
L’une des plus prestigieuses institutions de l’islam basée en Égypte, Al-Azhar, a qualifié, vendredi, de “crime contre le monde entier” la destruction par le groupe autoproclamé État islamique (Daech/EI) de la cité antique de Nimroud dans le nord de l’Irak, appelant à anéantir le groupe terroriste. “Ce que l’organisation terroriste Daech est en train de faire en détruisant des monuments dans les territoires qu’elle contrôle en Irak, Syrie et Libye est un crime majeur contre le monde entier”, a déploré cette institution. Elle a appelé dans ce contexte à éliminer les éléments de ce groupe et à sauver les nations arabes et islamiques de leurs diables, ajoutant que les destructions de monuments étaient interdites par la charia, la loi islamique. Après avoir réduit en miettes des trésors archéologiques dans le musée de Mossoul et mis le feu à sa bibliothèque, des hommes de l’EI sont entrés jeudi avec des bulldozers dans Nimroud. La ville de Nimroud, fondée il y a plus de 3 300 ans, était, jadis, une capitale de l’empire assyrien, dont les fresques, les palais et les œuvres sont célèbres dans le monde entier, dans la littérature et les textes sacrés. Des camions, qui ont pu être utilisés pour dérober des pièces archéologiques, ont par ailleurs été aperçus sur le site. Cet acte a été qualifié de crime de guerre par l’Unesco, qui a saisi le Conseil de sécurité de L’ONU et la Cour pénale internationale. “Nous ne pouvons pas rester silencieux. La destruction délibérée du patrimoine culturel constitue un crime de guerre, et j’en appelle à tous les responsables politiques et religieux de la région à se lever contre cette nouvelle barbarie”. “Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a condamné vendredi dans les termes les plus forts la poursuite des actes de terreur et de violations du droit international humanitaire par Daech (appelé aussi État islamique d’Irak et du Levant), notamment, la campagne systématique de destruction du patrimoine culturel en Irak comme illustré par la dernière attaque sur le site archéologique de Nimroud”, a dit son porte-parole dans un communiqué de presse.
R. I./Agences