Aït Djoudi : «Les JO sont notre objectif, on a mis tous les moyens pour l’atteindre»

Aït Djoudi : «Les JO sont notre objectif, on a mis tous les moyens pour l’atteindre»
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Il suffit de demander l’avis des joueurs qui ont participé aux JO pour comprendre le prestige de cette compétition» > «J’aimerais bien avoir des émigrés qui se donnent pour leur pays, comme le font Ziani, Antar Yahia, Bougherra ou Yebda avec les A»

Il est à la tête de la barre technique de l’EN des U23 depuis plus de 7 mois, Azeddine Aït Djoudi a fixé son objectif qui est la qualification pour les JO de Londres 2012. A ce sujet, il se confie à Compétition.

– Voilà que la qualification pour les jeux Olympiques de Londres 2012 vient d’être lancée, on imagine que vous êtes déjà dans l’ambiance ?

– Effectivement, on se sent déjà dans le bain de la compétition. On est bien conscients que la qualification passe par un long chemin. On sait également qu c’est difficile d’atteindre notre objectif. Il y a plus de 7 mois que je suis à la tête de cette équipe, je sens qu’il y a de belles choses dans ce groupe, on a réussi à dégager l’ossature avec des joueurs qui se connaissent bien.

– Vous avez passé le cap de Madagascar avec brio au 1er tour, est-ce qu’on peut dire que c’est un match référence pour le reste du parcours ?

– Dire du match face à Madagascar que c’est une rencontre référence n’est pas vraiment le terme, car chaque match est différent des autres. Je dirais qu’on a déjà joué des matchs avant le Madagascar, qui nous ont servis pour la compétition. Ces deux matchs face à Madagascar restent une belle entrée en matière, une belle façon aussi d’être dans le bain.

– Vous avez senti une différence par rapport aux matchs amicaux que vous avez joués avant ?

– Exactement, il y a une différence, le comportement des joueurs est différent, l’ambiance des matchs aussi. Lors d’une compétition officielle, les matchs sont plus disputés et sont pris plus au sérieux.

– Le dernier tirage au sort vient de dévoiler la Zambie comme prochain adversaire de l’Algérie…

– Que ce soit la Zambie ou une autre équipe, à ce stade de la compétition on n’a pas trop le choix. Les équipes se valent. On sait très bien que ça ne sera pas facile. Pour parler de la Zambie, je dirais que c’est une grande nation du football, dans ce pays on possède une culture footballistique, ils sont souvent présents dans les compétitions continentales. Il y a de la technicité dans leur jeu, nous sommes conscients de ce qui nous attend. On reste ambitieux, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que nous aussi on est déterminés à aller de l’avant et on se donnera à fond dans chaque rendez-vous.

– Le fait de jouer le match aller en Algérie et le retour en Zambie ne vous gêne-t-il pas ?

– Non, il n’y a pas de problème, qu’on joue en Algérie d’abord puis en Zambie, cela n’est pas notre priorité. Il faut juste savoir comment s’imposer, car notre objectif est la qualification.

– La Zambie était déjà dans le groupe de l’Algérie avec la première sélection en 2009, lors des qualifications jumelées de la Coupe du monde et de la CAN 2010, ça ne vous donne pas l’impression d’être sur le même chemin ?

– Avoir cette sensation, je ne le sais pas trop, mais plutôt avoir le même destin serait à prendre, l’Algérie s’est qualifiée pour le Mondial et pour la Coupe d’Afrique à cette époque, et nous, on cherche la qualification pour les JO 2012.

– La Zambie avait un sélectionneur, Renard, qui est actuellement entraîneur en Algérie, comptez-vous le solliciter pour des tuyaux ou des informations concernant votre prochain adversaire ?

– J’ai un grand respect pour l’entraîneur Renard, c’est possible qu’on discutera au sujet de cette rencontre. En plus, je ne vous cache pas que le travail d’investigation est déjà lancé. On est à 12 mois de Londres et à 6 mois des poules, il faut se donner à fond à partir de ce moment.

– Vous laissez entendre que la préparation pour le match face à la Zambie est déjà lancée ?

– Bien évidemment. Je ne vous cache pas que j’ai des collègues partout dans le monde à qui je demande des renseignements là où c’est utile, comme on me sollicite aussi pour certaines équipes. Donc, c’est tout à fait normal qu’on se renseigne sur nos adversaires.

– Avez-vous suffisamment de temps pour préparer cette rencontre face à la Zambie ?

– On n’aura jamais assez de temps pour préparer un match de football, mais je dirais qu’il faut bien exploiter ce temps pour être au top le jour du match. On essayera de bien faire et de nous organiser convenablement pour réussir notre prochaine sortie.

– Tout le monde commence à connaître et à croire en cette équipe nationale olympique. Ne sentez-vous pas une pression par rapport à cela ?

– Je dirais beaucoup plus de la responsabilité, avoir cette mission de qualifier l’Algérie aux JO n’est pas une mince affaire. Il y a plus une conscience nationale, il y a aussi une fierté dans le travail qu’on poursuit. On a un public qui connaît bien le foot et qui reste passionné du football, alors autant se sacrifier pour lui apporter du plaisir. C’est pour cette raison que je dis que c’est plus de la responsabilité, pas une pression.

– On sent que personnellement vous vous donnez à fond pour cette équipe, est-ce qu’il y a un défi personnel derrière pour qualifier l’Algérie aux JO ?

– Je ne vous cache pas qu’il y a une conscience professionnelle. Pour répondre à la question, je dirais que c’est tout à fait logique de se donner à fond. Il s’agit des couleurs nationales, et de représenter tout un pays, il suffit juste de demander aux anciens joueurs qui ont eu l’occasion de participer au jeux Olympiques de vous raconter l’honneur qu’ils ont eu et l’immensité de l’événement lui-même. Alors, ça reste un rêve pour participer, un rêve qu’on souhaite bien réaliser, c’est pour cela qu’on se donne à fond pour y arriver.

– Depuis plusieurs mois, vous multipliez les stages et les matchs amicaux dans ce sens, n’est-ce pas ?

– Evidemment, il faut travailler en permanence. Le travail en sélection est différent de celui dans un club, on n’a pas la possibilité de voir tout le monde chaque jour, donc le seul moyen pour un sélectionneur d’avoir une équipe homogène, c’est de saisir la moindre occasion pour se regrouper et organiser des stages, ou alors jouer des matchs amicaux. Pour cela, je dirais que la FAF, ainsi que le ministère de la Jeunesse et des Sports nous aident, on nous offre tous les moyens pour travailler.

– Parlons d’effectif, à chaque fois, on découvre de nouveaux noms et un changement dans votre liste des convoqués, vous n’avez pas encore trouvé le groupe idéal ?

– C’est vrai qu’il y a des noms qui changent de temps à autre, mais si vous analysez bien le groupe, en général vous trouvez qu’il y a bien une ossature sur laquelle on se base. Puis des fois, il y a des cas de blessures par exemple ou de forme qu’on gère d’une situation à une autre.

– Lors du dernier match face à Madagascar à Antananarivo, on n’a pas senti par exemple l’absence de certains joueurs clés, à l’image de Belkalem ou Chalali…

– Personnellement, je fais en sorte que tout le monde se sente concerné et que chaque joueur ait le rendement égal ou supérieur à celui du joueur qu’il remplace. Cela crée une concurrence loyale dans le groupe et ça pousse tout le monde à redoubler d’efforts pour jouer. Il n’y a pas de titulaire à part entière, certes, on se base sur 3 à 4 joueurs, mais pour le reste et sur une liste de 34 joueurs ou plus, tout le monde est concerné.

– On vous reproche souvent le deux poids deux mesures lors de votre sélection des joueurs, que vous privez des clubs de leurs joueurs, sans que cela se fasse d’une manière égale avec tout le monde ?

– Il faut que certains clubs comprennent que si je fais appel à des joueurs, ce n’est pas pour mon bien personnel, mais c’est l’intérêt de tout un pays qui est en jeu. Il faut que les entraîneurs ou les dirigeants de certains clubs cessent de se montrer hypocrites. C’est vrai que les clubs investissent dans leurs joueurs, mais il y a l’intérêt national qui passe avant tout investissement à mon avis.

Puis, il ne faut pas oublier qu’il y a des joueurs qui émergent avec la sélection. Rien que pour le dernier match, Lamri, qui a brillé à Madagascar, je suis sûr qu’il retournera dans son club avec plus d’expérience et de maturité. Il faut voir le côté positif des choses. Pour citer un autre exemple, Ziti, qui n’avait pas la possibilité de nous rejoindre à Madagascar, j’ai demandé aux dirigeants de la JSK de ne pas le convoquer pour le match qu’ils allaient jouer, rien que pour être en règle par rapport aux autres clubs qui avaient des joueurs avec nous.

– A part Chalali, on ne voit pas de joueurs émigrés dans cette équipe, pourquoi ?

– Je ne vous cache pas que j’aurais aimé avoir des joueurs de haut niveau, sans remettre en cause les qualités des joueurs locaux que nous avons entre les mains. Mais je veux avoir des joueurs émigrés de même esprit qu’Antar Yahia, Ziani, Bougherra ou alors Yebda avec les A. Des joueurs qui se donnent à fond pour leur pays. Je lance d’ailleurs un appel pour les parents et l’entourage de certains jeunes joueurs émigrés pour les pousser plus vers leur pays, l’Algérie.

– Allez-vous convoquer des joueurs qui évoluent à l’étranger ?

– Je ne vais pas citer de noms, mais j’ai entamé récemment un travail dans ce sens. Espérons qu’on va réussir à convaincre des joueurs d’origine algérienne d’opter pour leur pays d’origine. Je ne vous cache pas que je suis jaloux de voir les Marocains ou les Tunisiens avoir des joueurs de l’étranger qui se donnent pour leur pays.

– Votre objectif est donc la qualification pour les JO de Londres 2012 ?

– Evidemment, on travaille dans se sens, on a les moyens pour atteindre cet objectif, alors on va se donner à fond, ça ne sera pas facile, mais quand on voit la FAF et le MJS investir dans cette équipe, je dirais qu’il faut suivre.