Les vieux leaders et meneurs de la révolution, à l’image de Aït Ahmed, Réda Malek…, qui ont marqué la scène politique d’une touche indélébile, s’éclipsent les uns après les autres. Le poids des années a eu raison de ces vieux «guerriers».
Ils ont marqué la scène politique nationale et internationale durant des années. Ils étaient des leaders et chefs de partis politiques très ancrés sur la scène nationale. Aujourd’hui, ces leaders s’éclipsent l’un après l’autre.
Des figures emblématiques, à l’image de Hocine Aït Ahmed, Réda Malek et Abdelhamid Mehri – ce dernier n’étant plus de ce monde – se sont illustrés, outre leur parcours politique de militant, par leur rôle diplomatique pendant la guerre de Libération. Devoir accompli, ces leaders de premier rang qui peuvent se targuer d’un passé glorieux et un parcours politique jalonné de succès, sont au crépuscule de leur vie.
Cycle de la vie oblige, pour reprendre cette phrase du président sortant du vieux parti de l’opposition (FFS) Hocine Aït Ahmed, nos leaders politiques, dépassés par l’âge, se retirent de la vie politique.
Réda Malek qui, des années durant, était à la tête de l’Alliance nationale républicaine (ANR), un parti qu’il a fondé en 1995. C’était en janvier 2009 que l’ancien Premier ministre Reda Malek a décidé de se retirer de la direction de l’ANR, laquelle n’a pas pu s’imposer sur l’échiquier politique.
Ce retrait, selon lui, est justifié par la crise du «multipartisme et de militantisme». Lui emboîtant le pas, Hocine Aït Ahmed, son compagnon d’armes, qui avait créé en septembre 1963 le Front des forces socialistes (FFS), a renoncé en décembre 2012 à la présidence du parti.
L’annonce faite par Aït Ahmed, par le biais d’un message adressé au conseil national du FFS qui s’est réuni en session extraordinaire le 21 décembre 2012, avait surpris plus d’un.
Bien avant, durant la même année 2012, le fondateur et ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Saïd Sadi, s’est retiré également de la présidence du parti, passant le témoin à un jeune cadre, en l’occurrence Mohcène Belabbas, élu président de cette formation politique qui s’autoproclame un parti d’opposition.
Ahmed Ouyahia, ancien Premier ministre et secrétaire général sortant du Rassemblement national démocratique (RND), lui, a jeté l’éponge en février dernier en cédant aux pressions de ses détracteurs qui se sont proclamés redresseurs du parti.
Forcé ou volontairement, Ouyahia s’est retiré du parti et même de la scène politique puisque l’homme qui manie parfaitement politique et démagogie, est porté disparu depuis février dernier, date à laquelle il a annoncé sa démission du RND.
Son allié de la même famille politique, Abdelaziz Belkhadem, ex-secrétaire général du vieux parti FLN, quant à lui, a été destitué à l’issue du vote de retrait de confiance le 31 janvier 2012. Belkhadem qui avait beaucoup résisté aux pressions et autres formes de chantage exercées sur lui par ses adversaires farouchement opposés à sa méthode de gérer le FLN, a mis fin à sa carrière politique de manière désobligeante et peu altière.
L’éviction de Belkhadem qu’on ne peut en aucun cas comparer avec feu Mehri ou encore Aït Ahmed, s’inscrit tout de même dans le sillage qu’on peut appeler «renouvellement générationnel» que d’autres surnomme «départ en série».
En effet, depuis le début de l’année plusieurs personnalités politiques, dont certaines, sur fond de crise, conflits fratricides et contestations de la base militante, on a constaté un changement tel un effet domino qui a touché plusieurs partis, de surcroît leaders de la scène politique nationale.
À commencer par Saïd Sadi, Aït Ahmed, Réda Malek, Ouyahia, Bouguerra Soltani (président sortant du MSP) et Belkhadem (évincé).
Y. M.