Hocine Aït Ahmed, président du Front des forces socialistes (FFS), a adressé une nouvelle lettre aux membres du conseil national de son parti qui ont entamé depuis hier une réunion en session ordinaire de deux jours.
Le chef du plus vieux parti de l’opposition entame son message, qu’il adresse aussi au peuple algérien, en rappelant «les moments douloureux des années 90 et 2000 qu’il qualifie de dérives sanglantes et de moments de l’Histoire que l’on regrette d’avoir eu à vivre». Aït Ahmed poursuit son message en affirmant qu’il y a également «des moments qui peuvent être formidables à vivre.
Aujourd’hui, qui ont commencé avec le printemps de Tunis, font partie de ces moments où les femmes et les hommes d’un pays sont appelés à donner le meilleur d’eux-mêmes». Faisant le lien avec l’Algérie, il enchaîne aussitôt en affirmant que «notre pays ne fait pas exception».
Hocine Aït Ahmed, qui s’apprête à rendre public dans les prochains jours un texte pour mieux expliquer sa vision, estime que «faire partie de l’Histoire ne signifie pas copier mécaniquement ce qui se passe chez les voisins». Et de poursuivre : «Notre histoire récente a montré les limites sanglantes des aventures que l’on engage la fleur au fusil et que l’on termine sur un champ de ruines.»
Le leader du FFS a par ailleurs soutenu dans son message que ce n’est pas par le biais d’une quelconque révolte sanglante, motivée par la «passion» ou un quelconque «emballement irraisonné» que l’on peut construire «une alternative démocratique à l’échec du régime autoritaire».
Il illustre ses propos en affirmant que «l’homme d’honneur est un homme qui ne s’engage pas à la légère et qui n’engage pas les siens à la légère», ajoutant que «c’est au prix de la maîtrise de soi que l’on peut parvenir à la maîtrise de son destin».
Evoquant le changement pacifique en Algérie, il dira que «le génie du peuple algérien, inspiré non pas par la peur comme veulent le faire croire certains, mais par la sagesse, saura inventer les moyens d’un changement pacifique».
Dans cette perspective, le président du FFS écrit dans ce message que «nous devons être capables de donner le meilleur de nous-mêmes, non pas dans des actes faussement héroïques et spectaculaires, mais dans la discipline que nous saurons nous imposer».
Le FFS s’ouvre sur la société
Et de poursuivre : «Là où certains voudraient que l’on participe à leur œuvre de destruction de ce bien, l’Algérie, dont l’histoire et les générations futures témoigneront combien nous avons œuvré à la préservation.»
S’exprimant en outre au sujet du FFS, il souligne «le devoir de fructifier le respect» que vouent les Algériens et «les partenaires étrangers» de cette formation. Par quels moyens ?
«En nous investissant dans la construction des institutions capables, à partir du parti, d’aller à la rencontre des Algériennes et des Algériens qui partagent nos valeurs de démocratie, de liberté et d’engagement citoyen», répond le président du FFS.
Aït Ahmed informe, par ailleurs, avoir chargé la direction nationale du FFS «d’un certains nombres de mesures allant dans le sens de la mise en place des outils qui ont pour double mission d’accélérer le processus d’ouverture sur la société et d’amorcer le processus d’évaluation».
Il désigne en ce sens quatre chantiers à titre de priorité : «Les jeunes, les travailleurs, la femme ainsi qu’une feuille de route d’étape de restructuration du parti», conclut Hocine Aït Ahmed.
K. A.