Aït Ahmed, «La crise de gouvernance mutera en crise d’État défaillant»

Aït Ahmed, «La crise de gouvernance mutera en crise d’État défaillant»
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Le Front des forces socialistes (FFS) réaménage son secrétariat national à la demande de son président. Aït Ahmed, dans une note adressée au secrétariat national, considère que les propositions de réformes annoncées par le chef de l’Etat sont peu crédibles.

Le premier secrétaire national du FFS a rencontré Aït Ahmed. Une rencontre que qualifie Karim Tabbou d’importante. A l’issue de cette dernière, le président du FFS a rendu publique une note dans laquelle il écrit que «les propositions de réformes proposées par le chef de l’Etat sont peu crédibles et peu susceptibles de remédier au tsunami politique, économique et social provoqué par la décennie de sang suivie par une décennie de prédation de grande ampleur». Dans cette même note, le président du FFS s’interroge sur les fonctions assignées à la commission Bensalah. «Objectivement, on cherche à gagner du temps mais surtout à faire diversion. Comment peut-on choisir ce moment pour, dans l’opacité absolue, conclure un train d’accords commerciaux et financiers avec des partenaires étrangers ?» écrit-il, promettant de faire en temps voulu «les mesures nécessaires pour empêcher le bradage du pays» et avertissant que «le problème de gouvernance du pays est en train de détruire les relations entre les institutions elles-mêmes. Ceci risque de faire muter la crise de gouvernance en crise d’Etat défaillant. Ce qui peut connecter l’Algérie de la manière la plus dangereuse qui soit sur la crise globale».

Donnant le ton, Aït Ahmed considère qu’il est temps de «prendre la juste mesure », écrivant que «nous avons tous pu mesurer le respect que nos compatriotes autant que nos partenaires étrangers portent à notre parti. Ce respect, nous avons le devoir de le faire fructifier en nous investissant dans la construction des institutions capables, à partir du parti, d’aller à la rencontre des Algériennes et des Algériens qui partagent nos valeurs de démocratie, de liberté et d’engagement citoyen». C’est dans cette optique que le secrétariat national a été réaménagé. Il compte 24 membres tandis qu’un cabinet conseils, suivi et orientation des élus locaux a été constitué. Il comptera neuf membres. C’est cette nouvelle composante qui ira vers la session ordinaire du parti prévue les 1er et le 2 juillet prochain. Une session qui sera consacrée à l’analyse politique. L’actualité internationale ne sera pas en reste. Le président du parti l’a d’ailleurs évoquée dans sa note considérant que «la position algérienne est difficile à lire : d’une part, un soutien officiel à Khadafi au nom de la stabilité quand, d’autre part, est menée, dans la presse et sur les sites électroniques, une campagne totalement alignée sur les positions françaises».

N. I.

RAPPROCHEMENT FFS-MSP

Tabbou dément

Pas de rapprochement en vue entre le MSP et le FFS. Le premier secrétaire national du FFS dit n’avoir reçu aucune proposition écrite de la part du numéro un du MSP. Les seules deux correspondances que le parti d’Aït Ahmed a reçues sont une copie des propositions du parti de Soltani datant de janvier dernier et une invitation à participer à une rencontre commémorant le décès de feu Mahfoud Nahnah. «A part cela, nous n’avons rien reçu», dit Tabbou, qui animait hier une conférence de presse.

N. I.