La première réaction du président du Front des forces socialistes (FFS) après les élections législatives est tranchée. Il faut «prendre des mesures exemplaires» à l’encontre des membres du parti dont les comportements pendant la campagne électorale sont jugés «indignes», assène-t-il, préconisant comme point «prioritaire» à inclure lors de la prochaine réunion du secrétariat national, «le traitement des comportements nuisibles au parti durant des élections».
«Les comportements fractionnels, les chantages à la dissidence et toutes les formes de pressions que des individus ou des groupes d’individus ont menés en direction du parti lors de la campagne électorale ou après doivent faire l’objet de mesures exemplaires», écrit le leader du FFS dans un message adressé au secrétariat national du parti. «Il m’est parvenu des informations sur des comportements indignes de la part de responsables ou de figures importantes du parti à l’occasion de ces élections.
J’ai demandé à ce que tous les manquements soient rapportés et dûment consignés dans des rapports qui seront discutés dans les instances du parti et sur lesquels je souhaite être tenu informé au plus tôt», exige-t-il encore, insistant toutefois sur la nécessité de «veiller à être juste et ne pas confondre erreur d’appréciation ou carence individuelle et faute politique».
«Il y a un gouffre entre la divergence d’opinion et le travail de sape et de sabotage du parti», fait-il remarquer dans ce sens. Aït Ahmed, qui n’a ni cité les noms de ces «individus» ou «groupes d’individus» ni étalé les griefs retenus contre eux, évoquera des limites «que nous essayons de repousser afin d’être aussi souples que possible entre camarades» mais estimera qu’«il y a néanmoins des conduites qui ne sauraient être passées sous silence».
Il a tenu dans la foulée à signaler qu’«à l’heure où notre appel à la réhabilitation du politique et de l’éthique politique trouve un écho au sein de la société, il serait intolérable que le parti ne donne pas lui-même l’exemple en la matière». Aussi, il invitera les membres du secrétariat national «à inclure prioritairement» lors de leur réunion «deux questions que j’estime essentielles» dont «le traitement des comportements nuisibles au parti durant ces élections».
Parlement : préparer l’encadrement politique
L’autre question essentielle «exigée» par Aït Ahmed a trait à la «préparation de l’encadrement politique de notre participation parlementaire». Un point qui doit être discuté «avant la réunion du groupe parlementaire». «Je voudrais attirer votre attention sur le fait qu’il s’agit là de la représentation du parti tel qu’il s’est présenté devant les Algériens depuis des décennies. Une telle représentation est trop lourde pour être laissée sans gouvernail politique. Le groupe parlementaire du FFS est d’abord le représentant d’un parti politique qui a des instances où s’élaborent son programme, son projet et son discours», explique Aït Ahmed.
Pour ce faire, «un certain nombre de mesures doivent impérativement être discutées au sein des instances du parti et donner lieu à des décisions fermes», insiste le président du FFS qui estime dans ce cadre que «le suivi et le contrôle de l’application des décisions constituent la pierre d’achoppement de tout édifice institutionnel». «L’éthique politique commence avec le respect de nos propres décisions», rappelle-t-il, car «en tant que parti politique, nous avons des règles de conduite politique et nous devons en expliquer le caractère incontournable par des pratiques pédagogiques»
La mise en place d’une organisation rigoureuse facilitera, selon Aït Ahmed, «le travail dans le respect des principes du parti et de son fonctionnement», d’où l’impératif d’étudier «les meilleurs moyens d’encadrer notre représentation parlementaire pour faciliter la tâche aux députés. Aït Ahmed, qui a parlé d’élections qui «se sont déroulées dans un pays où un régime autoritaire se maintient par la force et la fraude, la mainmise sur tous les instruments de régulation,
la corruption généralisée et la manipulation des faiblesses d’une société durement éprouvée par une décennie de violence», a également tenu à féliciter les électeurs et sympathisants du FFS «pour cette victoire face à une adversité dont la puissance et la complexité donnent encore plus de mérite à ceux qui ont su lui résister».