La facture alimentaire ne cesse d’augmenter à l’inverse des recettes pétrolières
Les exportations ont subi une baisse de plus de 8% durant les cinq premiers mois de 2013 par rapport à la même période en 2012 alors que le volume global des importations a bondi de plus de 17%.
L’hémorragie continue. L’économie nationale s’essouffle sans que ne se présente à elle aucune autre alternative que celle des exportations des hydrocarbures. Les recettes qu’elles dégagent fondent comme neige au soleil au fur et à mesure que passent les mois.
La moisson se révèlera certainement de moins en moins bonne. Chiffres à l’appui. Les exportations ont atteint 29,85 milliards de dollars durant les cinq premiers mois 2013 contre 32,54 pour la même période de l’année dernière.
Soit une baisse de 8,26%. Quant aux importations, elles se sont élevées à 23,58 mds à la fin du mois de mai de 2013 contre 20,07 mds pour les cinq premiers mois de 2012. Soit une hausse de 17,52%.
A quoi est due cette situation? La réponse est simple: les exportations d’hydrocarbures qui représentent quelque 97% des recettes globales du pays continuent leur descente aux enfers. «Les exportations des hydrocarbures ont atteint 5,62 mds usd en mai 2013 contre 6,04 mds usd le même mois en 2012, soit une diminution de 6,89%», indique un bilan du Centre national de l’informatique et des statistiques des Douanes. «Durant le mois de mai dernier, les exportations algériennes ont poursuivi leur baisse (6,47%) sur le sillage d’une baisse de près de 7% des exportations d’hydrocarbures, qui ont représenté 95,5% du total des exportations du pays. Les exportations de l’Algérie ont atteint, en mai dernier 5,88 mds usd contre 6,29 mds usd en mai 2012 (-6,47%), alors que les importations ont totalisé 4,50 mds usd contre 4,35 mds usd (+3,54%)», précisent les statistiques du Cnis qui souligne, par ailleurs, que ces performances se sont traduites «par un excédent de la balance commerciale de 1,37 md usd contre 1,93 md usd,».
Une baisse de 28,9% par rapport à la même période en 2012! Chevillées aux exportations d’hydrocarbures en général et pétrolières en particulier, les recettes engrangées par l’Algérie ont sensiblement diminué à cause de l’effritement du niveau des cours de l’or noir. Plus de 3 milliards de dollars pour le 1er trimestre 2013 où elles ont atteint 17,53 mds de dollars contre 20,37 mds de dollars durant la même période de 2012, soit une contraction de 13,9%, avait annoncé le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohammed Laksaci, lors d’une conférence de presse qu’il avait tenue le 10 juin 2013.
Une tendance qui est loin d’être inversée malgré une conjoncture géopolitique qui aurait dû tirer les prix du pétrole vers le haut.
Les manifestations en Turquie, important pays de transit pétrolier, la baisse de la production en Libye, la crise en Syrie…auraient dû maintenir le marché pétrolier sous pression. Contre toute attente, les prix du brut ont subi une sévère dégringolade le 20 juin. Une glissade qui s’est poursuivie le lendemain.
Le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé la semaine à 100,19 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Soit une baisse de 1,94 dollar par rapport à la clôture de jeudi alors qu’à New York, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) affichait 93,24 dollars, soit une perte de 1,88 dollar par rapport à la veille.
Ce qui met automatiquement l’Algérie en état d’alerte. L’Algérie tiendra-t-elle le choc? «En référence au 1er trimestre 2009 (début de la crise financière internationale), cela peut s’interpréter comme un choc pour la balance des paiements extérieurs en 2013», a prévenu, il y a moins de deux semaines, Mohamed Laksaci à l’occasion de la présentation du rapport trimestriel sur la situation financière du pays.
Ce qui sonne comme la fin d’un état de grâce sans que les graines d’une économie productrice de richesses ne soient semées.