Airbus et Boeing reçoivent plus d’annulations que de commandes

Airbus et Boeing reçoivent plus d’annulations que de commandes

La chute du trafic aérien et les difficultés de financement obligent les compagnies aériennes à réduire leurs investissements en ce début d’année.

Airbus s’attendait à une «année horrible». Les chiffres publiés ce jeudi par l’avionneur européen et son concurrent américain Boeing confirment ces prédictions. Les deux constructeurs aéronautiques ont en effet enregistré plus d’annulations que de commandes en ce début d’année. En janvier et février, Airbus a enregistré six commandes d’avions et 14 annulations. Du 1er janvier au 10 mars, Boeing a annoncé 22 commandes et 32 annulations.

EADS, la maison mère d’Airbus, a indiqué mardi que son carnet de commandes «est fragilisé par la détérioration du contexte macroéconomique et celle des indicateurs de trafic aérien». La compagnie s’inquiète d’ailleurs plus du report de commandes que de leur annulation.

Même la compagnie aérienne de Dubaï, Emirates – le plus important client d’Airbus pour l’A380 avec 58 commandes – discuterait selon des sources proches du dossier, d’un report de livraison de plusieurs gros porteurs. La semaine dernière, c’est Air France qui a demandé le report de deux Airbus 380.

Trafic aérien en baisse et difficultés de financement

Les compagnies aériennes revoient à la baisse leurs besoins, en raison du recul continu du trafic aérien. En janvier, le trafic passagers a de nouveau chuté de 5,6%. Touchées de plein fouet par la crise, les compagnies aériennes ont déjà perdu environ 8 milliards de dollars en 2008, selon l’Association internationale du transport aérien (IATA).

De plus, les conditions économiques et financières actuelles font que les compagnies peinent à trouver du financement pour payer les avions, dont les prix varient de 50 à 325 millions de dollars. Boeing et Airbus en appellent donc aux agences de garanties de crédit à l’exportation, comme la Coface en France. Ces dernières devraient, selon le directeur financier d’Airbus, Hans-Peter Ring, soutenir 50% des livraisons de l’avionneur, soit deux fois plus qu’en 2007.