Des voyageurs Algériens en transit par l’aéroport Charles-de-Gaulle de Paris pour rejoindre Beyrouth (Liban) ont été refoulés mardi 14 mars 2017 à l’aéroport Houari Boumediene d’Alger. Un visa Schengen pour pouvoir transiter dans un aéroport français leur a été exigé par la Police algérienne des frontières (PAF). Selon un « pafiste » intransigeant, cette mesure émane plutôt de la compagnie aérienne Air France …
Ces voyageurs en partance ce matin vers des pays du Moyen-Orient, dont le Liban et la Jordanie devaient transiter par l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. Arrivés aux postes de la police des frontières de l’aéroport d’Alger après avoir enregistré leurs bagages, ils se sont vus demander de fournir un visa Schengen pour pouvoir embarquer à bord du vol Air France.
Tandis que certains détenteurs de ce visa sont passés, d’autres ont été refoulés. Ils avaient beau souligner que transiter ne nécessitait pas cette autorisation mais les agents de la PAF disaient niet.
« En recevant mon passeport, un des agents de la PAF m’a fait remarquer que j’avais, « heureusement », un visa Schengen. A une question sur le sort réservé aux autres voyageurs non détenteurs de ce visa, il a jargonné que les règles ont été modifiées, sans me confirmer s’ils seront refoulés ou non », raconte au HuffPost Algérie un des voyageurs en partance pour Beyrouth.
Les règles semblent justement claires. Sur son site Internet, la Diplomatie française maintient que « l’étranger qui effectue un transit par un aéroport situé en France pour se rendre dans un aéroport situé hors de l’espace Schengen, sans sortir de la zone internationale de cet aéroport français, n’est pas soumis au visa d’entrée ».
Malgré l’obstination de certains voyageurs à faire valoir leur droit de transit sans visa Schengen, pour 24H selon la loi européenne, certains agents de la PAF persistaient et signaient: « Nous ne pouvons pas vous laisser passer. Et dans le cas échéant, vous serez refoulés à l’aéroport Charles-de-Gaulle », affirmaient-ils.
« Après le refus de la PAF de me céder le passage, j’ai pris attache avec les organisateurs d’un voyage d’affaires auquel je devais participer au Liban. Ils ont fait part de ce problème à l’Union européenne et celle-ci m’a communiqué un document détaillant les règles de circulation dans l’aéroport Charles-de-Gaulle », raconte une journaliste.
Le document indiquait bien que les voyageurs, contrairement à l’aéroport de Rome (Italie), ont droit à 24H de transit sans visa dans cet aéroport français. Toutefois, la Police des frontières campait sur sa position.
La PAF s’explique, Air France injoignable
Un « pafiste » interrogé sur le changement des règles avancé aux voyageurs explique que cette mesure émane plutôt de la compagnie aérienne française Air France.
« Nous avons reçu une ‘note de service’ de la part de Air France nous instruisant que cette compagnie exige désormais un visa Schengen pour les passagers en transit dans un aéroport français ». Une mesure qui s’applique bien aux « voyageurs qui transitent par un aéroport situé en France pour se rendre dans un autre aéroport situé en France ou dans l’ »espace Schengen », rappelle la Diplomatie française sur son site.
Néanmoins, ces voyageurs se dirigeaient vers un aéroport hors-espace Schengen. La même source affirme que la mesure s’applique également à ce cas-là. « Nous pouvions bien les laisser passer mais ils finiraient par être refoulés », affirme-t-il.
Jointe par le HuffPost Algérie, l’ambassade de France à Alger a démenti cette information, affirmant qu’Air France « n’a jamais exigé un visa Schengen pour des passagers en transit à Paris ». La représentation diplomatique a rajouté qu’ »une délégation de journalistes algériens en partance pour Beyrouth a bel et bien embarqué ce matin à bord d’un vol Air France, sans difficultés ».
« Seuls les détenteurs du visa Schengen sont passés », précisent néanmoins les voyageurs refoulés.
La compagnie aérienne Air France, quant à elle, est restée injoignable.