Air Algérie,Boultif s’engage à aplanir le conflit social

Air Algérie,Boultif s’engage à aplanir le conflit social

31052010avion-air-algerie.jpg«La direction est en faveur d’une solution qui arrange à la fois, les travailleurs et l’entreprise.»

A l’occasion de sa première sortie médiatique, le nouveau P-DG d’Air Algérie, Mohamed Boultif, a affirmé que l’une des priorités de ses actions consisteront avant tout à aplanir le conflit posé par le partenaire social avant de passer à la mise à niveau et au développement de la compagnie.

«L’entreprise s’est engagée à prendre en charge les revendications et les discussions sont en cours. La direction est en faveur d’une solution qui arrange à la fois, les travailleurs et l’entreprise», a estimé hier le premier responsable de la compagnie nationale. «On ne va pas inventer le fil à couper le beurre! Il s’agit en fait d’ouvrir un chantier de hiérarchisation des salaires dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail et les considérations socioprofessionnelles», a-t-il poursuivi. A travers ces rencontres et discussions entamées récemment avec les représentants syndicaux du collectif des travailleurs, le nouveau P-DG est optimiste quant à la résolution du problème avec les 23 sections syndicales représentant des 9300 travailleurs. «Il ressort une bonne volonté de part et d’autre et un écho favorable aux messages rassembleurs pour préserver la compagnie, porte-drapeau national», a-t-il fait savoir, en assurant la continuité dans l’engagement de son prédécesseur.

Cette conjoncture difficile et délicate, en appelle à «la mobilisation de tout le monde pour la pérennité et la survie de l’entreprise», a-t-il expliqué. Le nouveau responsable, conscient de la tâche qui l’attend, dira qu’ «il reste beaucoup de travail à faire». et d’ajouter que «j’ai accepté ce défi qui consiste à la mise à niveau et la modernisation de l’entreprise».

A propos de la problématique relative à la marginalisation des cadres de la compagnie, le nouveau responsable qui a déjà abordé ce volet en rétablissant un des cadres de la maintenance, a souligné que «cette question sera traitée dans la mesure du possible en fonction de l’offre disponible et non de la demande exprimée». «On a des insuffisances et eu égard notamment aux nombreuses compagnies étrangères qui ne sont pas moins de 18 qui sont venues nous bousculer, la concurrence n’est que très rude», confie-t-il encore. Air Algérie est notamment confrontée à l’international à une concurrence imposée par les trois compagnies françaises autorisées, sachant qu’un accord entre les deux Etats a été conclu en 2006. Toutefois, au yeux de ce responsable, «cela doit être un stimulant pour aller de l’avant». Les deux axes importants de sa stratégie quinquennale sont «la ponctualité» et la création d’un nouveau créneau relatif au trafic de transit ou «la sixième liberté», mais aussi le réaménagement du programme de gestion et d’exploitation pour une meilleure utilisation des capacités de la compagnie. La mauvaise réputation du retard qui colle à l’image de la compagnie nationale «est un problème majeur permettant à d’autres compagnies de grignoter sur notre part de marché», indique-t-il. «Les raisons du retard sont dues aux facteurs endogènes et exogènes», explique-t-il toutefois. Pour y remédier, on prévoit «la formation d’ employés de première ligne, tels ceux des agences et guichets et surtout être à cheval en ce qui concerne la qualité de l’entretien des appareils». Concernant le développement du trafic de transit dit de sixième liberté à l’instar de plusieurs compagnies internationales, le P-DG d’Air Algérie, qui voit dans le réseau d’aéroports nationaux un atout potentiel, projette de le rentabiliser en partenariat avec l’aéroport international d’Alger. L’étude de ce projet ambitieux sera lancée incessamment, a-t-il annoncé. Ainsi, la compagnie nationale Air Algérie, spécialisée dans le trafic de point à point, compte se lancer à moyen terme dans le trafic de transit de passagers, notamment sur des lignes reliant l’Afrique à l’Asie. La création de ce trafic fait partie des axes stratégiques d’un plan de développement sur cinq ans de la compagnie en cours d’examen, a-t-il révélé, trois semaines après sa nomination à la tête de cette compagnie publique. Evoquant la ligne Alger-New York, le même responsable a indiqué que «si on est convaincus de la fiabilité du projet sur le plan commercial, en revanche, il faut dire que cette question est liée directement à l’accord de type open sky dont les discussions ont été entamées en 2004. Cet accord aérien définissant les conditions d’exploitation n’est pas encore signé. On bute sur un problème se situant au niveau de la Banque d’Algérie qui est relatif au «courrier» consistant à développer la flotte de la compagnie, renforcer la formation du personnel, récupérer les parts de marché perdues à l’international.

Pour la modernisation de la flotte, il a fait savoir que l’acquisition d’avions cargos est la priorité de sa compagnie pour développer le fret, actuellement parent pauvre de l’entreprise.