Le conseiller du directeur général d’Air Algérie, Mohamed Charef, a affirmé jeudi à Alger que tous les avions étaient soumis au contrôle technique avant leur décollage en dépit de la grève des techniciens de maintenance, appelant les grévistes à faire preuve de « sagesse » et à reprendre leur travail dans l’attente de parvenir à un accord sur les revendications soulevées.
« Aucun avion n’est autorisé à décoller sans subir des contrôles techniques et sans finaliser toutes les procédures administratives », a déclaré M. Charef lors d’une conférence de presse consacrée au thème de la grève des techniciens de maintenance des avions de la Compagnie aérienne Air Algérie, entamé dans la nuit de dimanche à lundi, soulignant que l’administration de la Compagnie est actuellement en dialogue avec les employés non grévistes. »Les avions sont contrôlés par les techniciens et ingénieurs qui ont refusé de répondre à l’appel de cette grève », a-t-il ajouté.
M. Charef, qui est ancien pilote à Air Algérie, a précisé qu’ »il n’y a rien à craindre pour la sécurité des voyageurs » puisque le commandant de bord est « le premier à refuser le décollage de l’avion s’il n’a pas confirmé que ce dernier ait soumis aux opérations de maintenance et de contrôle nécessaires de manière à ne pas risquer sa vie et celle des voyageurs ».
Le même responsable a mis l’accent sur la qualité du contrôle technique et de maintenance prodigués par les techniciens et ingénieurs d’Air Algérie, ajoutant que « ces contrôles sont conformes aux normes et règles de sécurité en vigueur à l’échelle mondiale ».
Il a déploré, par ailleurs, « certaines voix qui se sont élevées en faveur de cette grève ou pour d’autres intérêts, en prétextant qu’il y a absence de contrôle technique et de maintenance des avions avant le décollage, un prétexte pour tromper l’opinion publique et porter atteinte à l’image de la Compagnie à l’étranger ».
Concernant la grève, le même responsable a estimé que cette dernière était « illégale » et « inopinée » d’autant que les intéressés « ont refusé, sans aucun préavis, de reprendre leur travail en dépit des appels lancés par l’administration pour qu’ils rejoignent leurs postes de travail », ce qui a exigé, a-t-il expliqué, « la suspension à titre conservatoire de treize (13) employés grévistes ».
A ce propos, M. Charef a indiqué que cette suspension avait été décidée à l’encontre « des employés ayant enfreint la loi et ce conformément aux procédures et aux lois réglementaires en vigueur ». Sur un total de 70 grévistes 13 employés instigateurs de ce mouvement de contestation illégale ont été suspendus à titre conservatoire, a-t-il révélé.
Par ailleurs, le conseiller du DG a fait savoir que « l’administration de la compagnie qui est actuellement en dialogue avec les travailleurs non grévistes a appelé les grévistes à faire preuve de sagesse en reprenant leurs fonctions en attendant de parvenir à un accord sur les revendications soulevées, qualifiant ce dialogue de « difficile » eu égard aux revendications soulevées.
Il a indiqué, dans cde sens, que les revendications principales des grévistes concernaient essentiellement la grille de salaire et les primes », rappelant que Air Algérie avait déjà proposé de procéder à une comparaison entre sa grille des salaires et celles des autres compagnies aériennes » une proposition qui a été, selon M. Charef, acceptée par tous les syndicats à l’exception du SNTMA ».
« la situation financière de la compagnie « »ne permet pas de procéder à une révision de la grille des salaires » a relevé le même responsable, soulignant que la compagnie « ne peut satisfaire, suite à chaque grève, cette revendication d’augmentation des salaires ».
S’agissant du programme des vols d’Air Algérie, M. Charef a indiqué qu’aucune perturbation n’a été enregistrée, « La grève a crée quelque perturbations au niveau de la base de maintenance réservée aux avions destinés à la maintenance et au contrôle périodique et non pas aux vols », précise le conseiller.
Il a également saisi cette occasion pour appeler les grévistes à faire preuve de sagesse en reprenant leurs fonctions et à s’assoir autour de la table du dialogue pour trouver des solutions aux problèmes soulevés.
Pour sa part, le directeur central d’Air Algérie, Ziouche Salim, a indiqué que les appareils relevant de la compagnie étaient contrôlés en Algérie et à l’étranger, et que l’opération de maintenance se déroulait « normalement en dépit de la grève », ajoutant que tous les avions d’Air Algérie et mêmes ceux des autres compagnies qui se trouvent dans l’aéroport Houari Boumediene étaient contrôlées « minutieusement ».
S’agissant du taux d’adhésion à la grève à laquelle a appelé le syndicat national des techniciens de la maintenance des avions (SNTMA), le directeur de la base de maintenance d’Air Algérie, Said Boulaouad, a fait savoir que le nombre global des techniciens de maintenance était de 1.256 travailleurs dont 627 techniciens et ingénieurs, 576 d’entre eux étaient des techniciens au niveau de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger et 81 autres au niveau des autres aéroports du pays.
M. Boulaouad a précisé qu’il n’y avait pas de grévistes parmi les 81 techniciens et ingénieurs activant dans les autres aéroports du pays.
Concernant les 576 techniciens et ingénieurs travaillant au niveau de l’aéroport Houari Boumediene d’Alger, le responsable a indiqué que 70 % des techniciens de maintenance des avions concernés par les vols et 50 % des techniciens de maintenance des avions soumis au contrôle périodique n’ont pas adhéré à la grève.
Le responsable a ajouté que près de 70 grévistes sur 627 techniciens et ingénieurs travaillaient normalement, ce qui explique « l’absence de perturbations dans les programmes de vols ».
Pour ce qui est des revendications des grévistes, M. Boulaouad a fait savoir que l’administration se réunissait chaque semaine avec les travailleurs pour examiner les problèmes soulevés. Cependant, a-t-il ajouté, la SNTMA « refuse depuis près de quatre mois d’assister à ces réunions sous prétexte qu’elle n’est pas habilitée à aborder la question des salaires ».
Evoquant la grille des salaires et les primes des techniciens de maintenance, M. Boulaouad a soutenu que les ingénieurs et les techniciens percevaient un salaire allant de 150.000 à 250.000 DA/mois, faisant remarquer qu’un technicien de maintenance débutant à Air Algérie percevait 65.000 DA pour atteindre 90.000 DA après une année et 150.000 DA après trois années de son installation suite à une formation spécialisée et après l’obtention des primes de poste.
S’agissant de l’aspect technique, le responsable a souligné que la grève « n’a pas eu d’impact sur la maintenance des appareils concernés par les vols », mais pourrait influencer sur la maintenance des avions concernés par le contrôle périodique.