Air Algérie restera prioritaire L’espace aérien sera ouvert au privé

Air Algérie restera prioritaire L’espace aérien sera ouvert au privé

« L’ouverture de l’espace aérien aux compagnies privées se fera un jour ou l’autre. Mais ce ne sera pas au détriment d’Air Algérie».

C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui, jeudi, le tout nouveau ministre des Transports, dans une conférence de presse qu’il a animée en marge d’une journée d’études intitulée « Le secteur des transports et le service public ». Amar Ghoul a quand même précisé que cette ouverture ne se fera pas dans l’anarchie. Parce qu’il s’agit, selon lui, « de tirer les leçons du passé », allusion faite à Khalifa Airways. Des cahiers des charges aux normes internationales seront établis et devront être respectés.



Toutefois a ajouté le désormais ex-ministre des Travaux publics, qu’il faut que la compagnie Air Algérie se développe et améliore ses services. Par ailleurs, Amar Ghoul a indiqué que la procédure de l’achat par le groupe CNAN de 25 navires est déjà engagée. Deux d’entre eux seront destinés au transport des marchandises et les 23 autres aux voyageurs.

Mais qu’en est-il des 8 navires algériens en otage dans trois pays étrangers, l’armateur grec exigeant de l’Algérie le paiement de pas moins de 18 millions de dollars ? « L’affaire est en justice et nous la suivons de très près. Nous défendrons nos intérêts jusqu’au bout », dira M. Ghoul. Quant à l’affaire des marins d’IBC, filiale du groupe CNAN et dont certains d’entre eux étaient détenus en otage en Somalie, le ministre a indiqué que le dossier était sur son bureau et que « des solutions seront trouvées. »

A propos de la gestion du port d’Alger confié à DP World, le conférencier dira : «Nous serons plus regardants », comme pour exprimer son mécontentement quant aux traitements des problèmes. « Nous allons mettre tous les partenaires autour d’une table et trancher de manière définitive toutes les questions qui se posent », a-t-il ajouté. Il annoncera la création prochaine d’un très grand port à Alger pour atténuer l’étranglement de l’actuel.

Coup de gueule

Sur un autre plan, et concernant les poids lourds, le ministre s’est montré intraitable et a décidé de mettre fin au désordre qu’ils occasionnent sur les routes. De la surcharge au repos obligatoire des routiers en passant par les excès de vitesse, Amar Ghoul a déclaré qu’un décret a été élaboré et qui prévoit la dotation des services de sécurité d’un chronotachygraphe. Des stations de pesage seront installées dans les ports. Les transporteurs paieront une taxe pour le moindre kilo en plus.

Auparavant, le ministre des Transports a poussé un véritable coup de gueule à l’ouverture de la journée d’études. Il faut dire qu’Amar Ghoul en bon politicien, fait les choses en grand. Il a convié à cette manifestation pas moins de six ministres, tous concernés d’une manière ou d’une autre par le secteur du transport.

Il s’agi de celui de la Pêche, du Commerce, des Affaires étrangères, du Tourisme, de l’Education et du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la réforme du service public. Mais pas seulement. Etaient également présents le secrétaire général de l’UGTA, un représentant du patronat, en la personne de Habib Yousfi, des parlementaires, tous les directeurs des entreprises du secteur et sept syndicats autonomes.

Amar Ghoul fera un véritable plaidoyer pour donner un coup de pied dans la fourmilière à la bureaucratie pour améliorer le service public dans son secteur. Il instruira les cadres pour changer les mentalités et les rendra comptables de leurs actions sur le terrain. « Il n’est pas normal que l’on demande aux investisseurs des tonnes de papiers inutiles, les remballer à chaque fois pour un document. » D’ailleurs, il a annoncé l’instauration d’un guichet unique au niveau port d’Alger et qui sera généralisé aux ports les plus importants du pays.

Sans remettre directement en cause ce qui a été fait par son prédécesseur, le ministre s’est montré très incisif. Il parlera même de l’instauration d’un contrat de performance. Enfin, et comme pour avertir ses cadres que ses paroles ne resteront pas dans l’air, il dira qu’il y aura du suivi pour chaque entreprise.

Par Faouzia Ababsa