Air Algérie, résidents et transporteurs de Tizi Ouzou,Le gouvernement ne veut plus céder

Air Algérie, résidents et transporteurs de Tizi Ouzou,Le gouvernement ne veut plus céder

Le gouvernement ne veut plus céder sur des dossiers qui demeurent non réglés ou partiellement solutionnés. Contrairement aux mois et semaines précédents, où des mouvements de protestation avaient coïncidé avec les révolutions arabes, l’Etat, depuis peu, semble vouloir apaiser l’ardeur des protestataires en leur opposant un niet, parfois systématique.

Ce qui s’est soldé par des grèves marathoniennes avec, de surcroît, la menace de reprise des débrayages. C’est le cas, notamment, de la grève des médecins résidents qui risque d’être relancée à la rentrée sociale. Le gouvernement a en effet procédé à la publication du statut particulier des résidents, mais sans céder d’un iota sur la revendication portant service civil. Les médecins résidents avaient été intransigeants sur ce point, à travers une longue grève de plus de trois mois, avant de suspendre leur mouvement il y a deux semaines, sans manquer de préciser que leur revendication reste de mise et l’arrêt de la grève se justifie uniquement par des considérations déontologiques liées à la prévalence des maladies en saison d’été. Le gouvernement Ouyahia a aussi géré avec fermeté la grève du personnel navigant commercial (PNC) d’Air Algérie. Malgré la perte financière et la grande pression provoquée par le débrayage, les responsables de la compagnie aérienne publique ont affirmé que l’augmentation à accorder ne sera que de 20%. Les grévistes avaient pourtant exigé une hausse de 106%. Les négociations se poursuivent encore, mais avec une ligne rouge nommée préservation de l’équilibre financier de la société. Rien ne prédit la réussite des négociations en cours avec le partenaire social, n’empêche que le gouvernement ne compte pas faire marche arrière. L’autre dossier au centre d’une véritable crise, et sur lequel les autorités publiques affichent une position inébranlable, c’est celui des transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou. En fait, le transport des voyageurs est à l’arrêt depuis près de deux mois sur la ligne Alger-Tizi Ouzou. Toutes les issues de règlement de la crise sont obstruées et le bras de fer est appelé à se corser vu que le ministère de tutelle a exprimé son soutien à la position de la direction des transports.

Certes, la circulation a beaucoup diminué sur cette ligne en cette saison d’été, mais le problème pénalisera sérieusement les usagers s’il ne trouve pas son épilogue d’ici à la rentrée. Le gouvernement, faut-il le rappeler, a cédé sur bien des dossiers ayant pourtant traîné des années, notamment celui des enseignants contractuels, l’octroi de crédits pour l’investissement de jeunes, les gardes communaux, etc. Ahmed Ouyahia a, à maintes reprises, déclaré qu’il n’apprécie pas le terme «céder» ou «reculer», et que les mesures prises par l’Etat n’ont pas été décidées sous la pression. Dans le cas des dossiers précités, les autorités n’ont pour autant pas intérêt à ce que les conflits perdurent, et ce, compte tenu du caractère sensible des secteurs concernés et de leur incidence sur le citoyen. La solution définitive sera-t-elle pour bientôt ?

Aomar Fekrache