Les réductions des tarifs de billets d’avion d’Air Algérie n’auront pas un grand impact sur l’activité touristique au sud de l’Algérie. La compagnie aérienne a mis « trop » de conditions pour bénéficier de cette promotion, estime des voyagistes de Béchar. Le descriptif est en effet étonnant.
Air Algérie a annoncé, en décembre dernier, des réductions (- 50 % pour la période creuse et – 30 % pendant la haute saison), sur ses billets à destination du sud. Pour bénéficier de cette promotion, les agences de voyages ou les particuliers doivent déposer une liste d’au moins 15 passagers, et ce, deux semaines avant la date du voyage. Et en cas où il manque un seul passager, le groupe sera dans l’obligation de payer la totalité du prix du billet.
Et ce n’est pas tout. Les bénéficiaires de ces réductions n’ont pas le droit de reporter leur voyage et encore moins de rembourser leur billet en cas de besoin. « Autant de conditions vide totalement cette mesure (baisse des tarifs) de son sens », souligne le voyagiste qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat, pour ne pas « froisser » ses « amis » d’Air Algérie.
Le billet Alger/Béchar en aller retour coute 14 000 dinars. « Très cher» pour le pouvoir d’achat de l’Algérien moyen mais à un prix « juste» du point de vue d’Air Algérie, tenue de « rentabiliser » ses liaisons aériennes. La réduction des prix de billets d’avion doit être assumée par l’Etat : « Les retombées du développement de l’activité touristique sont de loin plus importantes que les sommes destinées à la subvention des billets ».
Le réseau intérieur d’Air Algérie est, selon son PDG, déficitaire, même si l’Etat assure une aide pour sujétion publique. « La compagnie n’est pas déficitaire car les produits hors exploitation compensent quelque peu les pertes et les subventions de l’État couvre le manque à gagner sur le réseau intérieur », a déclaré Mohamed Saleh Boultif en janvier passé.
De nombreux voyageurs se plaignent de la « mauvaises » qualités des prestations d’Air Algérie, qui détient un quasi monopole sur le réseau intérieur. Les retards sont « fréquents », se plaignent des passagers rencontrés à l’aéroport de Béchar, longtemps desservit que par des vols nocturnes.