Air Algérie : la météo serait la cause «la plus probable» de l’accident

Air Algérie : la météo serait la cause «la plus probable» de l’accident

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré ce vendredi matin que la météo est «l’hypothèse la plus probable ». L’épave «désintégrée» de l’avion d’Air Algérie, disparu avec une cinquantaine de Français à bord dont un Roubaisien, a été retrouvée dans le nord du Mali. Un détachement militaire français a été envoyé sur place pour sécuriser la zone, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi la présidence française.

Le secrétaire d’Etat français aux Transports, Frédéric Cuvillier, a affirmé ce vendredi en début de matinée que Paris écartait «depuis le début la possibilité d’un tir depuis le sol, hautement improbable voire impossible». Selon le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, la météo est «l’hypothèse la plus probable ». Il est «fort peu probable, voire exclu, qu’il y ait des survivants».

Le chef de l’Etat français François Hollande présidait ce vendredi à 9 heures une nouvelle réunion de crise à laquelle devaient participer le Premier ministre Manuel Valls, et les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Frédéric Cuvillier (Transports).

L’épave repérée par un drone français

L’épave disparue a été localisée  grâce à un drone d’observation français Reaper, basé à Niamey. L’avion s’est abîmé  dans la région de Gossi «à proximité de la frontière du Burkina Faso», selon le communiqué de la présidence française, confirmant une information des autorités du Burkina.

« Nous venons de retrouver l’avion algérien. L’épave a été localisée (…) à 50 km au nord de la frontière du Burkina Faso  , dans la zone malienne de Gossi, a déclaré le général burkinabè Gilbert Diendiéré, chef d’état-major particulier à la présidence.  La ville de Gossi se trouve à environ 100 km au sud-ouest de Gao, la plus grande ville du nord du Mali.

Des militaires français envoyés sur place

« L’appareil a été clairement identifié malgré son état désintégré », précise la présidence française, ajoutant qu’un «  détachement militaire français a été envoyé sur place pour sécuriser le site et recueillir de premiers éléments d’information . Les premiers militaires français partis de Gao par la route durant la nuit sont arrivés vendredi au lever du jour dans la zone du nord Mali où s’est écrasé l’avion d’Air Algérie, pour sécuriser le site.Une centaine d’hommes à bord d’une trentaine de véhicules avaient quitté Gao durant la nuit, dès que l’épave de l’appareil a été localisée par un drone Reaper de l’armée française

François Hollande «  assure les familles et les proches des victimes de toute sa solidarité », conclut le communiqué de l’Elysée.

Si les causes de l’accident ne peuvent être établies à l’heure actuelle, le chef de l’Etat a souligné que l’équipage avait signalé un changement de direction «en raison de conditions météo particulièrement difficiles ». François Hollande a par ailleurs reporté son déplacement prévu à La Réunion, à Mayotte et aux Comores. Le vol en direction d’Alger était parti de la capitale du Burkina Faso.

Les autorités de l’aéroport précisent que deux fonctionnaires européens de nationalité française en poste à Ouagadougou voyageaient à bord avec Mariela Castro, nièce de Fidel Castro, ancien chef d’Etat cubain. Une fausse information démentie par l’intéressée, laquelle a dénoncé un «show médiatique» monté par plusieurs médias internationaux à propos de sa présence supposée à bord de l’avion. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour «homicides involontaires».

La foudre aurait-t-elle pu provoquer l’accident ?

Paris évoque vendredi matin les conditions météorologiques comme « l’hypothèse la plus probable » de la cause de la désintégration de l’appareil.

Jeudi, plusieurs experts en aviation déclaraient pourtant que le crash de l’avion d’Air Algérie n’avait sans doute pas été provoqué par la masse orageuse située sur le passage de l’appareil. «Lorsqu’un avion est vraiment frappé par la foudre les risques sont infimes qu’il soit abattu, il y a eu quelques exemples dans l’histoire mais c’est extrêmement rare», a expliqué Robert Galan, ancien commandant de bord d’Air France.

«En général il n’y a même pas de dégâts, la foudre court sur l’avion et s’en va, et puis quand il y a des dégâts, ils sont mineurs comme un instrument abîmé», souligne M. Galan. «Un défaut structurel si faible qu’il laisse voler l’avion quand même, ce n’est pas la foudre qui va le détruire», ajoute-t-il.

L’impact d’un éclair peut éventuellement aller jusqu’à provoquer un court-circuit. «Je ne trouve pas très crédible» qu’un orage «particulièrement actif» soit à l’origine de la disparition du vol AH 5017, a pour sa part indiqué sur iTélé l’ancien commandant de bord Jean Serrat. Selon lui, même s’il semble que le commandant de bord a indiqué qu’il allait changer de cap «pour éviter une masse nuageuse», cela «arrive régulièrement sur ce type de vol et (…) ne pose pas de problème particulier».

L’appareil était-il défectueux ?

L’avion espagnol affrété pour le compte d’Air Algérie avait été examiné par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) «il y a deux ou trois jours» et était «en bon état», a indiqué jeudi son directeur général, Patrick Gandil. L’avion, un McDonnell 83 affrété à la compagnie espagnole de leasing Swiftair, «nous le connaissons, il est passé en France, à Marseille, il y a deux ou trois jours. Nous l’avons examiné et nous n’avons quasiment rien trouvé, il (était) vraiment en bon état», a déclaré M. Gandil, à quelques journalistes devant le siège parisien de la DGAC.

Des déclarations qui contredisent celles du site Info140 postées sur Twitter à 15h30. Un expert algérien aurait confié que l’avion avait eu plusieurs pannes de moteur. La dernière, la veille du décollage pour Alger.

A noter que l’appareil était celui utilisé par l’équipe de football du Real Madrid entre 2007 et 2009.

Cellule de crise aux aéroports de Roissy et Marseille

Une «cellule de crise à la Direction de l’aviation civile» a été ouverte aux aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle et Marseille. Le Quai d’Orsay a mis en place un numéro vert à destination des proches des passagers à bord : 01 43 17 56 46.